Les 80 travailleurs de l'usine de céramique et produits réfractaires de Guelma, ETER Algérie SPA, vivent probablement l'ultime vente aux enchères publiques qui va anéantir leur espoir. C'est suite à une décision de la justice - encore une- au profit de 41 travailleurs retraités et autres plaignants prestataires, que l'atelier des produits réfractaires est mis en vente. Hier matin, les quelques visiteurs venus examiner de plus près les machines et les fours ont essuyé un refus catégorique de la part des travailleurs qui leur ont bloqué l'entrée de l'usine, avons-nous constaté sur place. «C'est le cœur de l'usine. S'il est vendu, c'est l'avenir de 80 travailleurs qui tombera dans les abîmes de l'incertitude», a déclaré à El Watan, Kheir El Dine Kechacha, directeur général de l'usine. Et de poursuivre : «Cet atelier est l'unique espoir pour la relance de l'activité. Sa véritable valeur est de 100 milliards de centimes, mais nous savons qu'il va être vendu pour une bouchée de pain. Déjà, l'expert l'a évalué à 6 milliards de centimes». Et de conclure : «Je lance un appel à travers les colonnes de votre journal. Nous sommes sans salaire depuis 10 mois. Sonelgaz nous a coupé le courant. Avec cette ultime vente qui interviendra demain (mardi 26 décembre - ndlr), il ne restera que des hangars vides et le terrain. Nous sommes à la douzième vente aux enchères publiques. Les retraités, la CNAS, les impôts, la SGP, l'Agence foncière et les prestataires de service rongent le complexe jusqu'à l'os.» Pour rappel, le complexe ETER SPA Algérie, lequel, jusqu'à preuve du contraire, appartiendrait toujours majoritairement à un ressortissant italien et minoritairement à un Algérien, vit depuis son inauguration, en décembre 2007, des situations incongrues. «La SGP EST SUD-EST de Annaba, garante, selon le contrat de cession, n'a finalement jamais inquiété le repreneur italien», confirment des cadres de l'usine. Quoi qu'il en soit, depuis 2015, les ventes aux enchères successives, notamment de la ligne de production de porcelaine, du matériel de maintenance, des laboratoires, des rampes entières de séchage, et pour couronner l'opération, la vente de l'atelier réfractaire, ont eu lieu dans l'indifférence des autorités locales.