Les élections législatives du 4 mai ont incontestablement marqué l'année qui tire à sa fin. Les locales aussi. Non pas par la qualité de l'organisation, mais plutôt par le niveau de désaffection populaire. Une désaffection qui a été traduite par un taux d'abstention record, doublé d'un niveau jamais égalé de bulletins blancs ou nuls. Aux législatives, le taux de participation global était de 37,09% contre 42,90% en 2012. Plus de 2 millions de bulletins blancs et nuls ont été glissés dans les urnes lors des législatives, selon les résultats officiels communiqués par le ministère de l'Intérieur. Sur les 8 624 199 votants, 2 109 917 bulletins sont soit blancs soit nuls. Cela représente un quart des votants. Un pourcentage historique qui n'a jamais été enregistré depuis l'existence du multipartisme. Le vote blanc ou nul est devenu un véritable phénomène électoral, en ce sens qu'il progresse d'une élection à l'autre, passant de près de 500 000 en 2002, à un million en 2007, plus de 1,6 million en 2012. En dix ans, le vote blanc a tout simplement doublé au point d'être, cette fois-ci, le grand marqueur de ces élections, plus que l'abstention qui a déjà enregistré un pic historique de 35% en 2007. Si voter blanc indique une volonté de participer au débat démocratique, il marque incontestablement un refus des choix proposés. Aux locales, si les bulletins blancs ont nettement reculé, l'abstention, quant à elle, a été au rendez-vous. Le taux de participation a été de 46,93% pour les APC et de 44,96% pour les APW. Plus de la moitié des électeurs ont boudé les urnes, même en cette double élection qui concerne directement le citoyen, puisqu'il s'agit de la gestion des collectivités locales. Les bulletins nuls ont diminué de moitié par rapport aux législatives. Il y a eu 1 089 502 bulletins de vote nuls pour les APC et 1 488 966 pour les APW. Un nombre qui reste élevé et qui mérite d'être analysé. Le manque de crédibilité des élections et la dépolitisation de la société font que les élections attirent moins de monde.