L'année qui s'ouvre sera sociale par excellence. L'Intersyndicale annonce l'organisation d'une réunion le 13 janvier. «La rencontre sera consacrée à l'examen et l'adoption des actions à mener en fonction des rapports de force sur le terrain», signale le porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Idir Achour. Composée d'une douzaine de syndicats autonomes du secteur de la Fonction publique, l'Intersyndicale, lancée au lendemain de l'annonce de l'abrogation en 2016 de l'ordonnance n°97-13, relative à la retraite, articule ses revendications autour de trois dossiers : retraite, réforme du code du travail et pouvoir d'achat. Les syndicats, dont le dernier rassemblement à Alger a été violemment empêché, ont menacé de recourir à des actions dès ce mois de janvier : organisation de rassemblements et éventuellement des grèves cycliques ou illimitées. «Nous sommes contraints d'aller vers ces actions», estime le porte-parole du CLA, dont quatre délégués de Ghardaïa sont actuellement en grève de la faim au siège du MDS pour dénoncer la «mauvaise gestion à la direction de l'éducation de la wilaya, l'affectation abusive d'un enseignant et le retard dans la perception des arriérés de rappel». La prochaine rencontre des syndicats de la Fonction publique permettra de fixer la date de la tenue de l'assemblée constitutive de la Confédération des syndicats algériens (CSA). La réunion de l'AG, prévue initialement le 11 décembre 2017, a été reportée pour des raisons liées aux activités organiques de deux syndicats, le CLA et le Cnapest. «Nous avons désigné les délégués qui doivent nous représenter aux réunions de la confédération», précise Idir Achour. Sit-in de la dignité des résidents Dans les hôpitaux, c'est visiblement le pourrissement. La rencontre entre des représentants du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) et le ministre de la Santé, le Pr Mokhtar Hasbellaoui, a été un échec. Alors que le ministre a rassuré sur la prise en charge des revendications, les délégués des grévistes avouent leur déception et maintiennent leur grève illimitée. «Le ministre qui a parlé durant 15 minutes a affirmé que le service civil changera de forme, sans plus de détails. Dès qu'il a fini de parler, il s'en est allé sans nous donner l'occasion de discuter. En plus, il n'y a pas eu de PV de réunion», regrette le porte-parole du Camra, le Dr Mohamed Taileb. Le collectif dénonce les «directives» reçues par leurs professeurs chefs de service pour sévir contre des délégués des résidents grévistes (non-signature des carnets, menace sur les examens et DEMS, etc.). Un sit-in national de «dignité» est prévu demain au CHU Mustapha Pacha, auquel se joindront les externes en sciences médicales et les internes. L'université n'est pas en reste. Une grève est prévue le 14 janvier à l'appel de la coordination réunie dans le cadre de «la tripartite universitaire». Dans son communiqué sanctionnant une réunion qui a regroupé à Alger des représentants du CNES aile Abdelhafid Milat, du Safap, de l'UNJA, de l'UGEL et d'autres syndicats d'étudiants, la coordination a appelé à une grève nationale «unifiée» et pour le boycott de la première session de l'examen «jusqu'à la satisfaction des revendications et l'ouverture d'un dialogue effectif». Face aux mouvements de protestation qui risquent de se multiplier avec la fragilisation du pouvoir d'achat des travailleurs, les autorités préfèrent faire la sourde oreille. Ou parfois utiliser le bâton. L'appel à l'ouverture des canaux de dialogue lancé par l'ancien ministre du Travail, Mohamed El Ghazi, n'a pas été suivi d'effet. Des rencontres bilatérales ont eu lieu dans la foulée. Puis plus rien. Les portes de ce ministère et d'autres sont restées fermées aux délégués des travailleurs. Pire, les actions organisées par les syndicats ont été empêchées violemment et les délégués malmenés (poursuites en justice et licenciement de syndicalistes, à l'instar de ceux du Snategs et Snap, répression…)