La réunion extraordinaire du bureau national du MSP a été suspendue hier à 18h, après quatre heures de travaux, pour reprendre ce matin. L'affaire « Soltani » et les reproches du président Bouteflika sont à l'ordre du jour. Rencontré au siège du parti, à Alger, alors qu'il rejoignait la salle de prière, Bouguerra Soltani s'est refusé à tout commentaire. « L'affaire est aujourd'hui au-dessus de vous », a-t-il répondu aux journalistes, avec un sourire. Rien n'a filtré des travaux de la réunion. Vers 16h, c'est Ali Benhadj qui fait son apparition, pour « soutenir » le ministre d'Etat sans portefeuille. On ne saura pas s'il a été reçu par Bouguerra Soltani. La visite du numéro 2 de l'ex-FIS n'a pas duré plus d'un quart d'heure. Pour sa part, Abderezak Makri, vice-président du mouvement et chargé de la planification, a déclaré que les « déclarations du président Bouteflika sont inacceptables ». « Le président a le droit d'exiger des dossiers, mais il n' a pas le droit de dire qu'il s'agit d'affaire politicienne ou électoraliste », a-t-il ajouté, expliquant qu'il a parlé en son nom personnel. « Le président du MSP n'a fait que suivre l'exemple du président de la République qui a déclaré en 2000 que 15 personnes contrôlent le commerce extérieur. Le président de la République devrait d'abord commencer par lui-même : on devait lui demander qui sont ces 15 personnes », a estimé Makri. Quant à la question de savoir si Soltani possède réellement des dossiers sur la corruption impliquant des hautes personnalités de l'Etat, Makri a nuancé la donne. « Nous sommes engagés contre la corruption. Pour la question des dossiers, nous allons régler cela au sein de nos institutions. Je ne dis pas que nous les avons ou pas. C'est le président du MSP qui l'a dit en tant que premier responsable de ce mouvement », a répondu Makri, avertissant que le MSP « refusera que Bouguerra soit le bouc émissaire de cette affaire ». Néanmoins, il a souhaité que « Bouguerra démissionne de son poste de ministre ».