Le Syndicat autonome des travailleurs de Sonelgaz (Snategs) réitère son appel à un rassemblement le 20 janvier devant la Grande-Poste (Alger). Le bureau national du syndicat, qui s'est réuni dimanche, appelle ses adhérents et les travailleurs à se joindre au rassemblement pour dénoncer les décisions du gouvernement et la répression policière. «Nous demandons à tous les activistes de se mobiliser pour la réussite de cette protestation et faire aboutir nos revendications liées principalement au respect des libertés individuelles et syndicales et l'abolition de toutes les lois qui ont provoqué les augmentations des prix», signale un communiqué rendu public par le Snategs. Pour les syndicalistes, l'appel est d'ores et déjà accueilli «favorablement» par les travailleurs. «Il y a un écho favorable sur les réseaux sociaux, avec pas moins de 7000 inscrits à notre initiative. Il y a aussi l'adhésion de la société civile et des syndicats», se réjouit, dans une déclaration à El Watan, le président du Snategs, Mellal Raouf. La répression des mouvements — organisés à l'initiative de l'Intersyndicale et des médecins résidents — n'a pas dissuadé le syndicat du groupe public à appeler à une action de rue. «Nous savons que le jour J, le dispositif policier fermera les accès à la place et que les transports seront contrôlés. La police a pour mission d'assurer l'ordre et non pas réprimer. Les syndicalistes ne doivent pas être traités comme des criminels. Nous appelons à cet effet le ministère de l'Intérieur à ne pas faire usage de la violence contre des manifestants pacifiques, qui resteront à peine une heure ou deux devant la Grande-Poste», signale le secrétaire général du syndicat, Kouafi Abdelkader. «Bouteflika doit faire respecter les libertés» Durant l'année 2017, le Snategs a initié plusieurs actions : des grèves, des rassemblements devant les sièges des filiales de Sonelgaz et du ministère du Travail et des marches à Tizi Ouzou et Béjaïa. Début décembre 2017, le ministère du Travail a annoncé la décision de dissolution «volontaire» de l'organisation syndicale par des membres fondateurs lors d'une assemblée générale tenue le 7 octobre 2017 à Alger. Des membres du syndicat ont démenti la décision, et ont donc décidé de poursuivre leurs actions. Pour le président du Snategs, des travailleurs des filiales du groupe public organisent régulièrement des mouvements de protestation contre la dégradation du pouvoir d'achat et les atteintes aux libertés syndicales. «Il y a eu hier (lundi) une action des travailleurs de la filiale de Sonelgaz, Etterkib à Rouiba, où au moins 700 travailleurs ont tenu un sit-in. Il y a eu avant une action des travailleurs de SPE à Hassi Messaoud. La situation sociale s'est dégradée. La loi de finances est venue provoquer une augmentation anormale des prix des produits de large consommation», rapporte Mellal. Le Snategs affirme vouloir défendre toutes les actions initiées par les travailleurs, comme la marche à laquelle ont appelé les communaux, affiliés à la Cgata, aujourd'hui à Béjaïa. Le syndicat autonome, qui se réjouit de la décision du Président d'«annuler la privatisation des entreprises publiques», en appelle à l'intervention de Bouteflika pour «faire respecter les libertés individuelles et syndicales».