L'Action chrétienne pour l'abolition de la torture a dénoncé, dans un communiqué rendu public hier, les «crimes de guerre» commis par le Maroc au Sahara occidental qu'il occupe illégalement depuis plus de 40 ans, critiquant la position partiale de la France sur ce conflit. «Dernière colonie d'Afrique, le Sahara occidental est occupé par le Maroc. L'ACAT dénonce les crimes de guerre que le Maroc y commet, parmi lesquels la colonisation, le pillage des ressources naturelles et la torture de militants sahraouis», a déclaré cette ONG qui a critiqué en outre les propos tenus sur le dossier par le président Emmanuel Macron lors de sa visite le 6 décembre dernier à Alger. En affirmant que la position française «n'a pas changé», poursuit l'ACAT, Emmanuel Macron «affiche, en filigrane, un discours en phase avec la politique marocaine», acceptant ainsi que le Sahara occidental «n'est plus un territoire occupé illégalement». «Pourtant, le Sahara occidental est bel et bien un territoire occupé qui est inscrit sur la liste de l'ONU des territoires non autonomes, dont les populations ne s'administrent pas encore complètement elles-mêmes», a-t-elle rappelé. L'ONG relève par ailleurs que l'Etat marocain profite de cette situation et de la non-résolution de ce conflit selon les résolutions des Nations unies pour renforcer une utilisation des ressources naturelles du territoire. Pour l'ACAT, l'exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental prend la forme d'un «véritable pillage» de la part de la puissance occupante, citant l'association Western Sahara Resource Watch (WSRW) qui considère que rien que pour le minerai de phosphate, la pêche côtière et les produits agricoles, les ressources pillées sont estimées à près de 205 millions d'euros. «Cette illégalité est aussi définie par le droit international humanitaire : le fait de piller impunément les ressources naturelles d'un territoire occupé constitue un crime de guerre», a-t-elle fait observer, soulignant que les partenaires économiques du Maroc, dont la France et l'Union européenne (UE), «s'en rendent complices». Pour elle, du fait de l'implication des partenaires économiques du Maroc, la question des ressources naturelles «pourrait être un levier d'action efficace pour inciter la communauté internationale à le faire plier».