Le projet de réhabilitation de la mosquée de Sidi Ghanem, dans la vieille ville de Mila, conçu sur la base d'un devis descriptif des travaux (fouilles et décapage des sols) et d'un « devis quantitatif estimatif » vient d'être achevé, en attendant la mise en œuvre effective de l'opération de sauvegarde et de préservation de ce patrimoine historique qui sera restauré selon les caractéristiques d'un musée. Le lancement de ladite opération est annoncé comme imminent. On nous précise à ce propos que cette mission incombait auparavant à l'Agence nationale d‘archéologie (ANA), avant de faire l'objet d'une décentralisation au bénéfice de la direction de la culture de la wilaya qui l'inscrivit officiellement sur ses tablettes. L'aménagement tel qu'esquissé par le concepteur de l'étude, le bureau d'études Laâraba et Bouhouhou en l'occurrence, prévoit la réalisation de divers travaux préliminaires, travaux de maçonnerie, rénovation de la toiture, menuiserie bois, ferronnerie, plomberie sanitaire et électricité. La mosquée de Sidi Ghanem, construite en l'an 59 de l'Hégire par Abou Mouhadjir Dinar, compagnon du prophète (QSSSL), serait érigée sur les décombres de la civilisation byzantine. Car, selon des informations d'historiens, l'existence de constructions antiques comme éléments de la structure de la mosquée et son orientation inhabituelle vers le Sud, à l'exemple de la mosquée de Kairouan (Tunisie), concourent à établir que la mosquée de Sidi Ghanem a été bâtie sur un lieu de culte, probablement une basilique datant de l'époque byzantine. En tout état de cause, l'approche de requalification de ce monument millénaire demeure un travail d'architectes qui ne peuvent se substituer aux historiens et aux archéologues. Il aurait été plus gratifiant que cette initiative soit soutenue par des études ou des compilations de travaux historiques et archéologiques ayant trait au monument en question.