Le léger regain de vigueur du dollar participait également au repli de l'or noir. Les prix du pétrole ont été freinés, hier, dans leur élan par les chiffres faisant état d'une hausse de la production du schiste américain, dont les producteurs profitent de l'embellie récente des cours de l'or noir pour accélérer les forages. Le léger regain de vigueur de la monnaie américaine participait par ailleurs au repli de l'or noir. Les prix du pétrole sont en effet fixés en dollar et quand ce dernier baisse, cela rend le baril moins cher pour les investisseurs munis d'autres devises, ce qui dope la demande. «La corrélation entre le prix du pétrole et le dollar s'est renforcée ces derniers temps», soulignent les analystes, qui estiment que la remontée du billet vert «fait pression sur le baril». Les prix du brent ont ainsi reculé en cours d'échanges européens après avoir atteint des sommets la semaine précédente. Vers 16h GMT (17h, heure algérienne), le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 69,29 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en nette baisse par rapport à la clôture de vendredi. Alors que les prix ont atteint leurs plus hauts niveaux depuis décembre 2014 jeudi, les marchés commençaient ainsi la semaine au pas et la baisse pourrait s'accentuer. Les analystes estiment, en effet, que la hausse des prix constatée depuis quelques semaines pourrait peser sur le marché à long terme. «Cela permet aux producteurs américains de pétrole de schiste de faire grimper leur production, ce qui est une épine dans le pied de l'OPEP qui cherche à rééquilibrer les stocks mondiaux», au sens de certains analystes. Le prix du pétrole new-yorkais reculait également sur la place de cotation new-yorkaise, freiné par la reprise du dollar et quelques prises de bénéfices. Vers 16h GMT, le baril de light sweet crude (WTI WTI Le West Texas Intermediate - WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la Bourse spécialisée dans l'énergie. Pour livraison en mars, la référence américaine du brut cédait 70 cents et s'échangeait à 65,20 dollars sur le Nymex. Il avait terminé vendredi la séance à son plus haut niveau depuis décembre 2014, soit 66,14 dollars. «Le passage du seuil des 66 dollars a sans doute déclenché des mouvements de vente automatiques», a avancé Robert Yawger de Mizuho, en rappelant que le cours du brut a beaucoup augmenté ces dernières semaines. «Les investisseurs spéculatifs n'ont jamais possédé autant de paris à la hausse sur le marché du pétrole», a-t-il ajouté. «Il n'est pas surprenant de voir que certains d'entre eux cherchent à retirer une partie de leurs mises.» Il est à rappeler que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et dix autres producteurs se sont engagés à limiter leurs extractions jusqu'à fin 2018, mais la production américaine atteint pour sa part des niveaux records, et pourrait continuer à grimper, à en croire le décompte des puits actifs aux Etats-Unis réalisé par l'entreprise de services pétroliers Baker Hughes. «Le nombre de puits actifs a grimpé de 12 la semaine dernière, selon les données de vendredi, la plus forte hausse depuis mars», ont noté les analystes, ce qui influe sur les prix.