Un dispositif de sécurité draconien a été mis en place par les autorités à Alger, mise en état d'alerte une, a-t-on appris de bonne source. Fermeture de la plus grande partie des marchés informels se trouvant aux alentours et au centre de la capitale, interdiction des parkings non réglementés, fouille et vérification de tous les véhicules et bus qui entrent ou quittent Alger et enfin réinstallation des barrages routiers de contrôle dans de nombreux points dits stratégiques autour et au centre d'Alger. C'est vraiment le retour aux mesures de sécurité que les Algérois ont cru bannies. Même si elles sont contraignantes pour les citoyens, ces mesures, nous a-t-on expliqué, « sont, au-delà de leur caractère dissuasif, un moyen efficace pour créer un maillage sécuritaire autour de la capitale permettant une rapide réaction à toute action criminelle. Son objectif principal étant bien sûr une meilleure maîtrise de la situation ». Ce dispositif a eu pour conséquence la mise à la fourrière de nombreux véhicules en stationnement gênant ou interdit dans de nombreuses artères et rues de la capitale. Si les propriétaires de ces voitures ont eu la chance de récupérer leur bien une fois l'amende payée, d'autres, par contre, ont eu la mauvaise surprise de trouver leur véhicule sérieusement endommagé. Tout véhicule en stationnement suspect est automatiquement pris en charge par les artificiers de la sûreté nationale, lesquels pour plus de précautions font exploser la malle. Les services de police ont également procédé à la fermeture de nombreux marchés informels, parmi lesquels celui de Meissonnier. Dans cette artère commerçante, les policiers patrouillent tout au long de la journée pour dissuader les plus entêtés. Ces nouvelles mesures risquent d'être plus contraignantes dans les jours à venir, du fait de la dernière menace lancée par le GSPC, dans son communiqué (non encore authentifié) rendu public, durant la soirée de lundi dernier. En effet, même prévisible, ce communiqué, diffusé sur internet et signé par « la commission d'information », fait état de la revendication par l'organisation terroriste dirigée par Abou Mossâb Abdelwadoud, de son vrai nom Droudkel, de l'attaque armée menée dimanche contre un bus de transport du personnel de la société américaine BRC à Bouchaoui et qui a fait un mort et neuf blessés parmi les passagers. Le GSPC a déclaré : « Les moujahidine ont mené dimanche une attaque à la bombe contre un bus transportant au moins 20 croisés, qui a fait un nombre indéterminé de tués et de blessés, avant de regagner leurs bases sains et saufs. » Tout en qualifiant l'attentat de « conquête de Bouchaoui », le groupe salafiste a noté qu'il ne s'agit là que « d'un cadeau modeste à tous nos frères moudjahidine qui sont en train d'endurer les affres de la nouvelle croisade contre l'Islam ». Plus grave, le GSPC a menacé de recourir à d'autres attentats et a appelé, de ce fait, les Algériens à « s'éloigner des intérêts des infidèles pour éviter d'être atteints durant les attaques contre les croisés ». Ce message est très clair et laisse croire que le groupe terroriste risque de frapper encore une fois, au moment et à l'endroit où les citoyens s'attendent le moins. Le GSPC, faut-il le rappeler, reste pour l'instant l'une des organisations des plus structurées et qui a officiellement annoncé son ralliement à Al Qaîda, en septembre dernier. Selon des sources sécuritaires, il compte entre 300 à 400 terroristes qui activent au centre, à l'est, au sud de l'Algérie et dans les pays du Sahel.