Le président du parti Jil Jadid, Soufiane Djilali, réitère la détermination de sa formation politique à s'opposer au 5e mandat du président Bouteflika. «S'ils (les tenants du pouvoir) maintiennent leur décision d'imposer le 5e mandat en faveur de l'absent (Bouteflika ndlr), nous allons appeler au boycott de la présidentielle et nous mènerons des actions de rue contre cette option», déclare-t-il. S'exprimant lors d'un point de presse animé hier à Alger, il revient sur le contenu de sa proposition d'aller vers une candidature unique de l'opposition à la présidentielle de 2019. Une proposition qui reste, selon lui, valable uniquement dans le cas où le prochain scrutin sera ouvert. Qualifiant le discours autour du 5e mandat d'«escroquerie» et d'«humiliation» pour l'Algérie, Soufiane Djilali précise d'emblée que la Constitution limite le nombre de mandats présidentiels à deux. «L'article 88 de la Constitution précise que le président de la République est rééligible une seule fois. Parler du 5e mandat est une violation de plus des textes du pays, même s'ils ne sont jamais respectés», lance-t-il, rappelant que le chef de l'Etat «est incapable d'assumer ses missions, même celles concernant l'agrément des ambassadeurs étrangers en Algérie». Ce qui est plus grave, selon lui, «est le fait que l'idée du 5e mandat est acceptée, y compris par des partis de l'opposition qui affirmaient qu'il y a bien une vacance du pouvoir». «L'Algérie a besoin d'un homme bien portant physiquement et non pas d'un cadre sur un trépied», déclare-t-il, en mettant en garde contre toute humiliation des Algériens. «Ceux qui oseront imposer cette option doivent s'attendre à ce qu'ils soient humiliés par les Algériens», ajoute-t-il. «Le 5e mandat est anticonstitutionnel. Tout le monde doit le dénoncer», martèle-t-il. Remettre le pays sur les rails Revenant sur sa proposition de désigner un candidat unique de l'opposition au prochain scrutin, Soufiane Djilali détaille son initiative et appelle les partis à faire des concessions. «Les partis et la société civile doivent se réunir autour d'un homme de consensus et d'un programme consensuel. Le but est de mettre en place une période de transition qui permettra de remettre le pays sur les rails et lancer un nouveau départ. L'homme de consensus doit être intègre et reconnu», explique-t-il. Selon lui, aucun courant politique n'est en mesure, aujourd'hui, de gagner seul l'élection. «Il faut une union de toutes les forces : partis, syndicats, organisations. L'idée doit interpeller tout le monde», dit-il. Interrogé sur la pétition lancée, il y a quelques jours, sur le Net pour soutenir la candidature de Mouloud Hamrouche en 2019, l'orateur refuse de se prononcer. «Je n'ai pas le droit d'apporter un soutien à x ou y. Il faut une réunion à plusieurs pour désigner la personne qui peut être le représentant de l'opposition», souligne-t-il. Commentant les dernières décisions du gouvernement sur le plan économique, le président de Jil Jadid dénonce l'absence de «transparence dans l'entreprise visant la cession des biens de l'Etat». «Nous sommes face à une ‘‘kleptocratie'' et une ‘‘voyoucratie''. Ils veulent créer une nouvelle classe de clientèle qui aura les biens de l'Etat au dinar symbolique», condamne-t-il, en chargeant violemment Ahmed Ouyahia. Pour lui, s'il y a une volonté «d'aller vers une économie libérale, il faut qu'elle soit instaurée sur des règles transparentes». «La vente des entreprises doit se faire via la Bourse», insiste-t-il.