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Erdogan était-il dans son élément ?
Vu à la télé
Publié dans El Watan le 01 - 03 - 2018

Que retenir de «crédible» cette semaine ? Le déplacement du leader turc, à l'évidence, a fait passer au second rang une actualité croustillante partagée entre la rhétorique pitoyable d'Ould Abbès pour le 5e mandat, le pas de danse clownesque de Sidi Saïd pour faire jaser ses adversaires syndicalistes, et en plus sérieux la «pique» médiatique de Saïd Sadi vite rattrapé par le démon de la politique. C'est sûrement un pot-pourri qui donne de la matière, mais par ces temps de crise politique et morale, on ne sait plus où vraiment donner de la tête quand le pays se trouve gouverné dans les limites d'une approximation qui ne laisse personne indifférent.
Et qui met en scène des personnages politiques aussi fantasques les uns que les autres, chacun dans son registre, qui font tout pour l'incarner dans son indigence. C'est en tous cas en pleine fronde sociale gérée à l'emporte-pièce par nos gouvernants que débarque Erdogan pour dynamiser, par sa présence, un partenariat économique déjà bien ancré… au-delà des dividendes politiques réciproques que recherchent les deux pays. Est-il reparti satisfait ? Rien n'est moins sûr sachant que cette visite, visiblement, n'a pu se départir d'un certain «formalisme» alors qu'on lui promettait un caractère plus spectaculaire.
C'est vrai que le Président turc n'avait pas l'air d'être très enthousiaste lors de son séjour dans notre pays. On le sentait mal à l'aise, replié sur lui-même, gêné aux entournures, et par moments carrément décontenancé. Des journalistes ont relevé qu'il n'avait pas esquissé le moindre sourire tout le long de sa visite de deux jours. Leur observation n'est pas fausse. Elle est plutôt pertinente, car le fait est marquant pour ne pas dire troublant.
Au point où même pendant l'audience que lui a accordée Bouteflika, il ne réussit pas à se dérider complètement, à être plus avenant, bien que dans cette séquence la tâche ne lui a pas été facilitée par la difficulté de communication qu'on a ressentie chez son interlocuteur algérien. Il est comme ça, paraît-il, l'illustre hôte de l'Algérie.
Quand il n'est pas dans son élément, il ne peut faire semblant. Derrière la mine diplomatique, c'est son émotion politique qui semblait avoir du mal à s'exprimer. Et c'est donc cette expression «intérieure» de retenue qui a suscité la curiosité de la presse au moment où les instances officielles se sont attachées à donner une dimension «historique» à sa venue.
C'est dire si Erdogan avait rencontré une sérieuse contrariété pour se mettre dans cet état. Malgré les accords de partenariat économique qui ont été conclus pour donner un nouveau souffle à la coopération entre les deux pays, il a plané, soutiennent certains observateurs, comme un air d'inachevé sur cette visite d'Etat sur laquelle comptait l'Algérie, d'une part, pour soigner encore un peu plus son image avec la présence d'un Président qui est au cœur des grands débats internationaux du moment, et la Turquie, d'autre part, qui considérait le soutien géostratégique algérien comme important vis-à-vis de la crise syrienne dans laquelle elle se trouve empêtrée.
Si l'entente a été convenable sur le plan économique, elle l'a été beaucoup moins sur le plan politique où la position algérienne est restée immuable.
C'est ce qui a dû froisser le Président turc dont par ailleurs la réputation a paru très mitigée en Algérie. Il faut dire que si les islamistes, à leur tête le parti du MSP, vouent une grande admiration proche de l'adoration pour ce leader qui les fascine par la main de fer qu'il utilise pour diriger son pays et dont le système de gouvernance à sens unique reste le modèle à suivre le jour où ils arriveront au pouvoir, le courant démocrate, au contraire, éprouve les plus grandes répulsions à l'encontre d'un dirigeant qui piétine ouvertement les principes fondamentaux de la démocratie en bafouant les droits de l'homme et en muselant la presse indépendante, allant jusqu'à fermer sans coup férir des journaux et des médias lourds qui lui apportaient la contradiction.
Pour les démocrates algériens, qu'ils se trouvent dans les partis d'opposition ou dans les journaux indépendants, Erdogan a utilisé la démocratie au profit de son ambition despotique et ne se cache pas des atteintes flagrantes aux libertés individuelles et collectives, et à la liberté d'expression dont son régime se rend coupable en jetant en prison des milliers et des milliers d'opposants politiques et de journalistes.
C'est cette stature à double tranchant qui a divisé les Algériens sur les réseaux sociaux. Les islamistes ont applaudi un leader charismatique qui leur sert d'exemple, à l'instar de leur chef de file qui, en parfait tête de… turc, ne s'est pas retenu de se fondre en louanges pour glorifier son idole politique, fustigeant au passage les démocrates qui se sont montrés, selon lui, plus chaleureux avec le Président français qu'avec un Président musulman.
Les représentants de la société civile répliquent par des mots très durs pour montrer que le déplacement d'un dictateur n'est pas le bienvenu en Algérie.
On peut aisément imaginer que les réflexions qui ne lui sont pas favorables ont été rapportées au leader turc, en plus des commentaires acerbes mais objectifs de la presse indépendante qui ont été à l'opposé des médias officiels. Est-ce donc la virulence des éditos indépendants qui ont contrarié l'hôte de l'Algérie ? Très possible en partant du postulat que tout despote n'accepte jamais qu'on lui conteste sa puissance.
Mais les raisons de son mécontentement, si mécontentement il y a, sont à chercher ailleurs. Pour l'heure, la coopération économique entre nos deux pays semble bien se porter, et c'est tant mieux pour la couverture d'une actualité nationale qui reste braquée sur l'échéance présidentielle quoi qu'on dise et qui nous livre dans l'intermède des acteurs assez folkloriques. On cite en premier le patron de l'UGTA qui a été filmé en train de se trémousser sur un air d'Aït Menguelet pour répondre aux syndicalistes qui ne marchent pas avec lui et veulent le destituer.
Comme le dit la chanson, «Moi je reste et vous vous partez…» ; c'est ce qui importe le plus à Sidi Saïd au moment où des milliers de travailleurs sont menacés de précarité, et subissent des pressions inimaginables pour ne pas défendre leurs droits. On ne peut aussi éviter le chef du FLN qui, tout comme le SG de la centrale syndicale, n'a aucune honte à verser dans la courtisanerie la plus détestable pour rester à son poste, confondant ainsi son image avec celle du Pouvoir. Un Pouvoir auquel l'ex-leader du RCD ne fait aucune concession dans un brûlot politique à méditer.


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