En inaugurant le prestigieux hôtel Royal à Oran, Nourredine Moussa, ministre du Tourisme, a envoyé un signal fort pour le développement du parc touristique et l'hôtellerie de haute et moyenne gammes. Les flux touristiques mondiaux poursuivent une croissance régulière et devraient, d'après l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), représenter 1,6 milliard de touristes en 2020. Cette évolution concernera moins l'Algérie que le reste du monde (Asie, Europe), mais notre pays devrait, néanmoins, en bénéficier. Ce type de tourisme, en pleine expansion au plan international et représentant une part appréciable dans les recettes des pays récepteurs de touristes, est appelé à se développer davantage dans notre pays en raison, d'une part, de l'intensification des activités économiques et sociales, et d'autre part, de la densification des échanges et des relations avec l'extérieur induite par l'ouverture à l'économie de marché. Un touriste d'affaires dépense entre 2,5 et 3 fois plus qu'un touriste de loisir. Les comportements et les besoins des touristes/clients changent (modes de réservation, temps de séjour, exigences en termes d'informations touristiques, centres d'intérêts, comportements culturels et habitudes culinaires, amplitudes horaires, high tech et remise en forme). Ces évolutions induisent une nécessaire adaptation des professionnels de l'hôtellerie, non seulement sur l'accueil mais sur la conception même des établissements. Le célébrissime homme d'affaires, Djillali Mehri, l'a compris et donne l'exemple. Il faut dire qu'Oran est en passe de devenir la deuxième ville du pays en termes d'infrastructures d'accueil. Cette ville dispose maintenant de deux hôtels 5 étoiles de standing international (Royal et Sheraton) en plus de la chaîne Eden, constituée d'un ensemble d'hôtels touristiques et d'affaires et qui proposent « des services d'exception ». Si le parc hôtelier national est constitué de 1004 établissements totalisant une capacité de 81 024 lits, il n'existe que 10 établissements de catégorie 5 étoiles (contrat de gestion avec des chaînes internationales pour les valoriser et utiliser des indicateurs de performance). Une mise à niveau des autres établissements hôteliers a été exigée par les autorités pour qu'ils soient capables de s'adapter aux nouvelles règles du jeu et produire de la valeur (à l'opposé de l'économie de rente). Nourredine Moussa, en visitant le pôle touristique Cap Falcon (Aïn El Turck) et le chantier d'un aquaparc privé, a donné des instructions pour « le respect des standards internationaux » et ne pas transformer les ZET en « arrondissements où on trouve des pizzerias et des cafétérias ». Le ministre s'est félicité de « l'amélioration des moyens d'exploitation à Oran qui englobe 14% du parc hôtelier national et où les capacités d'hébergement ont évolué de 2000 lits supplémentaires en moins de 18 mois ». Oran a été fréquentée par 8 201 705 estivants, dont le pic a été enregistré en août avec 4 326 996 vacanciers. Les plus belles plages ont été primées : celles de Madagh dans la commune de Aïn El Kerma, des Andalouses (El Ançor) et de Mers El Hadjadj. Fière de ses 13 siècles d'histoire, El Bahia, ville à l'étonnant contraste des couleurs, peut encore donner de la joie et de l'émotion.