Le mouvement citoyen des archs examine sérieusement l'opportunité d'une participation, et ce, pour la première fois de son existence, aux échéances électorales. La tentation est en tout cas assez forte pour l'étouffer à cinq mois seulement des prochaines législatives et surtout perceptible lors du débat engagé ce jeudi autour de la question à l'occasion de la conférence de wilaya organisée par la Coordination intercommunale de Béjaïa (CICB) à la maison de la culture. En passant du rejet, voire l'empêchement, des premières consultations électorales post-printemps noir 2001, au mot d'ordre de « libre choix », le mouvement veut se mouiller cette foi-ci dans l'exercice électoral et placer ses représentants dans les institutions à élire (APC, APW, APN). « La participation aux élections peut constituer une opportunité pour capitaliser la mobilisation citoyenne dans la région, pour avoir une voix qui s'exprimera en son nom à l'APN et instaurer le contrôle de la population sur la gestion des collectivités locales. » C'est la réflexion que fait l'un des principaux animateurs du mouvement, Farès Oudjedi, dont les propos mettent, officieusement, la CICB dans une précampagne électorale non assumée. L'option est soumise au débat avant de pouvoir la proposer à l'interwilayas avec l'argument, entre autres, de la nécessité de s'adapter au contexte politique actuel et d'avoir « un regard pragmatique ». « Jouer dans les 18 m et marquer pourquoi pas », ironise le non moins influent délégué Bezza Benmansour. Au moment où des voix, qui semblent minoritaires, du moins à l'intérieur de la structure, appellent à garder le cap du rejet, d'autres, encouragées par des militants partisans ou associatifs, en sont déjà à éplucher le comment de la participation. La formule semble plutôt être un substitut à un dialogue engagé dans une impasse depuis l'arrivée de Belkhadem à la chefferie du gouvernement et sa déclaration à ne pas aller au-delà des engagements de son prédécesseur. « Malheureusement, ces engagements pris depuis deux années au nom de l'Etat sont restés pour l'essentiel lettre morte », confirme le délégué Benmansour. La participation aux élections prend alors l'aspect d'un nouveau « moyen de lutte » pour un mouvement qui veut changer son fusil d'épaule. A défaut de listes de convergence avec d'autres partis du clan démocratique que l'on pourrait approcher, les archs n'excluent pas, pour l'heure, la possibilité d'assumer des listes que formeront leurs propres délégués et autres représentants de la société civile.