Les archs, qui ont fixé, il y a trois semaines à l'Intht, un premier ultimatum de dix jours au pouvoir afin de satisfaire les six incidences posées au conclave de Raffour et qui l'ont ensuite renouvelé, d'une façon à peine voilée, lors de la deuxième séance des travaux de l'interwilayas, qui se sont poursuivis le 3 décembre dernier à Azib-Ahmed ne voient toujours pas, à la clôture des travaux du 23e interwilayas, ces incidences prises en charges par le pouvoir. Face à ce silence du pouvoir qui a initialement promis un dialogue qualifié de “sérieux” avec les archs, les délégués de l'interwilayas ont décidé de réaffirmer leur disponibilité au dialogue de la mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur tout en fixant un nouvel ultimatum, qui ne dit pas son nom, pour la satisfaction des incidences. Sans fixer de date, il va de soi que ledit ultimatum, qui sera suivi d'un rejet systématique de l'élection présidentielle, dans le cas où le pouvoir persisterait dans son mutisme, prendra fin avant la date de la tenue de cette échéance électorale. L'offre du dialogue faite par le chef du gouvernement et le président de la République, la récente réponse ambiguë invitant les archs à dialoguer à la fois sur les incidences et la plate-forme d'El-Kseur et ensuite le soudain silence observé par le pouvoir après même que les archs eurent fait des concessions sur les deux plus importantes incidences cachent mal la démarche stratégique du pouvoir. Par la division qu'il a déjà réussie ou par le ralliement toujours souhaité, à travers une douteuse offre de dialogue, l'objectif pour, lui, demeure le même : écarter la structure des archs de la scène avant les prochaines élections. Ce qui laisse croire déjà que même si le pouvoir décide de répondre à l'ultimatum, sa réponse ne s'inscrira que dans la même stratégie. À la lumière de la crise interne au mouvement citoyen, il serait difficile de se prononcer sur les chances de réussite de l'action décidée en prévision du silence du pouvoir à l'arrivée de l'échéance électorale. Le mouvement des archs, qui puisait sa force dans l'union et l'unité des rangs, pourra-t-il accomplir avec succès une mission ardue telle que le rejet des élections, sachant que toutes les coordinations de wilayas sont divisées en deux ailes ayant des objectifs diamétralement opposés et commencent à s'affronter même physiquement ? Même si le consensus sur l'idée de rejet de l'élection présidentielle a été obtenu avec beaucoup de facilité au sein de la plénière du conclave interwilayas du week-end dernier, il n'en demeure pas moins qu'une trentaine de coordinations, pour la seule CADC de Tizi Ouzou, refuse toutes les résolutions issues de l'interwilayas tenue par la tendance favorable au dialogue de la mise en œuvre. Pour ces coordinations dites antidialoguistes, réunies le week-end dernier, à Irdjen, le rejet ou non des élections n'est pas une préoccupation de l'heure, ce qui en est une en revanche. Selon leur déclaration, c'est “le pouvoir qui demeure sourd aux attentes citoyennes, en déphasage avec les aspirations profondes, émanant de tous les segments de la société”, ainsi que la répression systématique à l'encontre de toute expression démocratique et pacifique. Avec l'hétérogénéité des préoccupations et les objectifs opposés des deux tendances du mouvement citoyen, il serait difficile, voire impossible, dans le cas de rejet des élections, de mobiliser toute la région et de reproduire les scénarios d'empêchement des élections législatives et locales précédentes qui ont fait sérieusement discréditer et surtout trembler le pouvoir. À présent, face à un mouvement divisé, le pouvoir ne semble pas être inquiété par leur ultimatum. S. L. Un délégué de la CADC arrêté à l'aéroport houari-Boumediene Nouredine Medrouk, délégué du mouvement citoyen, a interpellé la presse, hier soir, pour signaler l'arrestation de son frère Ahcène medrouk, à l'aéroport Houari-Boumediene, alors qu'il s'apprêtait à s'envoler, vendredi soir, à destination de paris. “Il a été arrêté à l'aéroport, et toute la famille est sans nouvelle de mon frère depuis vendredi soir, alors que nous pensions qu'il était à Paris, où il devait se rendre pour un court séjour”, dira Nouredine Medrouk qui précisera d'ailleurs, que son frère ahcène était déjà recherché pour ses activités au sein du mouvement citoyen. Cette arrestation intervient au moment où les délégués de la CADC, favorables au dialogue avec le gouvernement, exigent “la levée de toutes les poursuites judiciaires contre les délégués du mouvement citoyen”. B. T.