Les médecins résidents ont décidé de boycotter la deuxième session des DEMS (examen de passage au grade de médecin spécialiste). Face aux «menaces» des autorités, les médecins résidents préfèrent la «détermination». Malgré une épreuve de quatre mois de grève sans issue, les médecins résidents tiennent bon. Ils décident d'aller plus loin dans leur mouvement de protestation et menacent de répondre par des démissions collectives, si les autorités procèdent à des exclusions. «On dit que nous sommes irresponsables, que nous avons refusé le dialogue. Or, nous avons montré des prédispositions à accepter des compromis. Mais en face, les autorités ne nous ont rien donné», explique calmement Zhira Afiri, représentante d'Alger au Camra (Collectif autonome des médecins résidents algériens). L'étudiante, spécialiste en ORL à l'hôpital de Kouba, que nous avons reçue à la rédaction en compagnie de ses collègues, estime que les résidents «ont trop donné» et qu'ils ne font que «répéter les revendications déjà formulées en 2011». La jeune femme, qui a participé à des discussions avec la tutelle, a même révélé qu'elle et ses camarades étaient prêts à accepter de simples engagements écrits de la part du gouvernement. «Mais là, il n'y a rien. Que des promesses en l'air. Pis, tout ce que la tutelle a promis existe dans les textes et règlements !» rappelle-t-elle. «S'il avait un minimum de sérieux, le gouvernement aurait pu revoir au moins la loi sanitaire. En 4 mois, on aurait même pu réviser une Constitution», s'est indigné un autre résident, en fin de cycle, qui a préféré garder l'anonymat. Parce qu'il n'y a pas de réponse au sein du gouvernement, les médecins résidents ont donc décidé de boycotter la deuxième session des DEMS (examen de passage au grade de médecin spécialiste). Malgré les pressions de certains professeurs et des deux ministères de tutelle (Santé et Enseignement supérieur), les médecins résidents ne veulent rien lâcher. «Nous allons boycotter les examens. Ce n'est même pas sérieux de nous convoquer à des examens que nous avons déjà boycottés», explique Nabil Lalmi, résident au CHU de Beni Messous. Alors que le spectre de l'année blanche se précise, les médecins résidents, qui ne perçoivent plus de salaires depuis au moins 2 mois, se plaignent des pressions et «intimidations» qu'exercent sur eux les autorités. «Nous n'allons pas céder quoi qu'il arrive», indique un des médecins présents. «Les responsables commencent à proférer des menaces d'exclusion contre les étudiants de première année de résidanat», révèle le Dr Afiri. «Les gens tiennent bon», assure-t-elle. Mais dans le cas où des médecins seraient exclus, les membres du Camra n'écartent pas le recours à une solution extrême : la démission collective. Un geste synonyme de renoncement à être médecins spécialistes. Plus que cela, si la menace est mise à exécution, ce sont des régions entières qui seront privées de médecins spécialistes. Car, le drame est que «le système de santé algérien est basé sur le service civil», rappellent les médecins résidents. Une donne qui complique encore plus la situation.