L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) s'inquiète de la montée de la production de schiste américain, prévoyant, pour la première fois, dans son rapport mensuel que les nouveaux approvisionnements en pétrole de ses rivaux américains dépasseront la croissance de la demande mondiale en 2018. L'Opep a ainsi augmenté ses prévisions de croissance de l'offre américaine, mais aussi d'autres producteurs, pour le quatrième mois consécutif, selon son rapport mensuel sur le marché pétrolier. L'Organisation fait mention, pour la première fois, de ses craintes de voir les efforts déployés par son groupe, secondé par la Russie en vue de mettre fin à la surabondance mondiale, menacés par la production non Opep, en particulier celle des Etats-Unis. L'Opep rappelle en outre que les prix du pétrole ont atteint leurs plus hauts niveaux en trois ans au mois de janvier, alors que les restrictions de l'offre qu'elle impose au marché sont contrebalancées par le boom du pétrole de schiste américain. Une réalité qui a pesé sur le marché, poussant les prix à la baisse, selon l'Organisation. Il est à noter que la demande mondiale de pétrole grimpera de 1,6 million de barils par jour cette année, en hausse par rapport aux prévisions précédentes de l'Opep. Elle a en outre revu à la hausse de 0,28 million de barils par jour son estimation de la production non OPEP en 2018, l'estimant à 59,53 mbj, soit une croissance de 1,66 mbj sur un an. En conséquence, l'Organisation devra fournir environ 200 000 barils par jour de moins que prévu dans le rapport du mois dernier pour respecter ses objectifs, selon Bloomberg. L'OPEP estime, par ailleurs, que ses 14 membres ont pompé environ 32,19 millions de barils par jour le mois dernier, le plus bas depuis avril 2017. De ce fait, une moyenne d'environ 33 millions de barils par jour est nécessaire le reste de l'année, ce qui implique que les stocks des pays développés se contracteraient de 110 millions de barils supplémentaires, indique le rapport de l'Opep. Même si l'Organisation approche de sa cible de stocks, son membre le plus puissant, l'Arabie Saoudite, a déclaré que le marché ne s'est pas correctement rééquilibré et que les restrictions de l'offre pourraient se poursuivre l'année prochaine. L'OPEP et la Russie passeront en revue leurs progrès lors de leur réunion en juin prochain.