Pour les chefs d'inculpation d'attroupement illégal, trouble à l'ordre public, atteinte à la sécurité publique, destruction des biens publics et des biens d'autrui et agression d'agents de police, des dizaines de personnes vont comparaître le 22 du mois courant devant le tribunal de Bouira, a-t-on appris hier d'une source judiciaire. Les mis en cause avaient été interpellés dans le sillage des événements ayant secoué l'université Akli Mohand Oulhadj et le chef-lieu de wilaya de Bouira survenus au courant du mois de décembre de l'année passée. Parmi les accusés convoqués par le tribunal figurent des lycéens interpellés par les agents de l'ordre. Des étudiants et des citoyens se sont mobilisés autour de la question de la promotion de la langue amazighe. Les services de sécurité déployés en nombre important sur instruction de la hiérarchie avaient réprimé et usé de la force pour interdire toute action de rue. Le campus universitaire a été, pour rappel, le théâtre de violences opposant des groupes d'étudiants. Une situation qui a fait réagir l'administration qui a suspendu temporairement toute activité pédagogique et scientifique. Cependant, ce sont les engagements et déclarations faites par le wali de Bouira, Limani Mustapha en l'occurrence, qui posent problème. En effet, M. Limani avait clairement rassuré qu'aucune poursuite judiciaire ne sera engagée à l'encontre des personnes arrêtées. En présence du chef de sûreté, le premier responsable de la wilaya avait répondu, à une question d'El Watan, à l'occasion de la célébration de la Journée arabe de la police qu'aucune poursuite ne sera engagée à l'encontre des personnes interpellées. Questionné, Limani Mustapha a affirmé qu'il n'est pas «au courant» de ces poursuites et procédures engagées contre des manifestants et que ces décisions ont été prises à son «insu».