Le wali de Bouira, Mustapha Limani, s'est exprimé, hier, sur les derniers événements qui ont secoué la wilaya, en réfutant de manière catégorique le terme "répression", lui préférant celui de "maintien de l'ordre public", tout en plaidant pour l'apaisement en promettant qu'aucune poursuite ne sera engagée contre les manifestants interpellés. "Les marches estudiantines n'ont nullement été réprimées. Nos services de l'ordre, que je salue fortement, ont accompli, comme il se doit, leur mission de maintien de l'ordre public", affirmera le wali, lors d'un point de presse improvisé en marge d'une cérémonie organisée par la sûreté de la wilaya de Bouira, à l'occasion de la Journée arabe de la police. Pour le premier magistrat de la wilaya, toute marche doit être soumise à une demande au préalable, or, selon lui, les trois marches, qui ont été interdites par les services de l'ordre, n'ont pas fait l'objet d'une demande préalable. "Les lois de la République sont claires. Toute manifestation publique obéit à une réglementation et cette dernière stipule que toute action publique, quelle que soit sa nature, doit faire l'objet d'une demande, laquelle est examinée par les services concernés et, le cas échéant, décider de son autorisation ou non. Les initiateurs de ces marches n'ont pas introduit de demande", a-t-il précisé. "Si ceux qui avaient appelé à la marche avaient au préalable introduit ou formulé une demande, on l'aurait autorisée", assure-t-il. Le chef de l'Exécutif local révélera que des différends entre les diverses organisations estudiantines sont à l'origine de ces troubles. "Nous avons estimé que les différends opposant certaines organisations estudiantines devaient rester au sein du campus (...) Quand nous nous sommes assurés que le différend était réglé, nous avons autorisé la seconde marche", s'est-il expliqué. À la question de savoir si les citoyens interpellés, lors des affrontements de ces derniers jours, allaient être poursuivis en justice, le wali Limani répondra : "Non ! Aucune poursuite judiciaire ne sera engagée. Cependant, il y a une procédure réglementaire à respecter, chose tout à fait normale." Il y a lieu de souligner que le chef de sûreté de la wilaya n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet et s'est contenté d'évoquer "les avancées notables" que connaît la wilaya en matière de sécurité des biens et des personnes. Ces explications relativement tardives viennent au moment où la wilaya de Bouira connaît un retour progressif au calme. En effet, le dispositif séculaire mis en place ces derniers jours a été levé et la "fièvre" contestataire qui s'est emparée de la wilaya est retombée. En effet, aussi bien à M'chedallah qu'à Bechloul, à El-Esnam et à Ath Leqsar, les fiefs de la contestation de ces derniers jours, les citoyens et surtout les jeunes sont retournés à leurs occupations quotidiennes. R. B.