La tension est montée d'un cran hier matin à l'université Akli Mohand Oulhadj de Bouira. En effet, après l'agression d'un agent de sécurité sur un étudiant et l'interdiction de conférences traitant du Printemps berbère, c'est au tour de la police de s'opposer à toute action émanant du département de langue et culture amazighes (DLCA). Hier, la marche à laquelle a appelé le Collectif des étudiants libres de l'université Akli Mohand Oulhadj a été réprimée par les forces antiémeute. Des centaines d'étudiants du DLCA, soutenus par leurs camarades des différentes facultés, ont pris part à la manifestation qui a démarré, vers 10h, du campus universitaire sis en face de la cour de justice. La marche a été stoppée à hauteur de l'hôtel Sofy. L'intervention musclée des forces de l'ordre usant de leurs matraques a eu lieu au moment où les étudiants commençaient à scander des slogans antipouvoir. Plusieurs blessés ont été dénombrés parmi les manifestants. Ces derniers sont sortis dans la rue pour dénoncer la violence qui semble se banaliser dans les campus. Les étudiants ont été dispersés brutalement par la police qui a interpellé plusieurs d'entre eux et les a conduits au commissariat central. Selon des sources, une dizaine d'étudiants ont été arrêtés. Interrogé sur les raisons de l'interdiction de cette marche, un officier de police présent sur les lieux a indiqué que «la marche n'est pas autorisée». La situation a failli de nouveau dégénérer en affrontement, lorsqu'un autre groupe d'étudiants, visiblement en colère, a marché depuis le nouveau pôle scientifique en direction de l'université. Les manifestants ont réussi à forcer le cordon de sécurité, mis en place par la police, et rejoindre leurs camarades, a-t-on constaté sur place. Selon des sources, le siège du rectorat de l'université Akli Mohand Oulhadj aurait été saccagé. Des échauffourées ont éclaté entre étudiants et agents de sécurité faisant des blessés, selon des témoins.