Le département de chimie et le Laboratoire de traitement et de mise en forme des polymères fibreux de la faculté des sciences de l'université M'Hamed Bougara de Boumerdès ont organisé un symposium international sur la chimie des matériaux. La séance plénière, qui s'est déroulée à la salle des Actes, a rassemblé 650 participants. La chef du département de chimie, Mme Zibouche, a déclaré : «C'est par les manifestations de ce genre que les efforts déployés dans notre pédagogie prennent leur sens.» Quant au professeur Djillali, doyen de la faculté des sciences, il a situé le cadre de ce symposium, qui permet à l'université d'«aborder des recherches concrètes ancrées dans l'économie du pays». Cependant, le vice-recteur, le professeur Taïri, a déploré «le manque de valorisation des projets de recherche dans les entreprises économiques». Il a également relevé «l'absence de l'université algérienne, notamment celle de Boumerdès, dans les différents programmes financés par des organismes internationaux, comme le H 20/20, Erasmus+, Iprem ou encore PHC Maghreb, alors que des conventions existent». Avant l'ouverture solennelle du symposium, le professeur Taïri résumera toute la problématique à laquelle est soumise l'université algérienne : «On commence à s'intéresser au développement durable, mais il y a un manque de valorisation avec un impact sociétal.» La première intervention, celle de Fatima Charrier, originaire du Maroc et travaillant à l'université de Pau et des Pays de l'Adour, en France, s'est penchée sur «l'économie circulaire : la biomasse lignocellulosique et sa valorisation». Sa recherche constitue un exemple clair de la nouvelle orientation de la recherche appliquée, qui a des impacts directs sur l'homme et son environnement. L'objectif est de «recycler au maximum en donnant une seconde vie aux matériaux». Son travail s'est intéressé au bois et tous les bénéfices qu'on peut en tirer, même dans le domaine de la construction. Elle a également cité l'exemple des fibres végétales, du lin et, par extension, de la chimie verte. Selon elle, «la bio-économie tente de répondre à des besoins alimentaires croissants, de réduire les dépendances par rapport aux ressources non renouvelables en recourant aux ressources renouvelables». L'autre grand intérêt de ce travail c'est qu'il démontre que n'importe quel pays peut compter sur ses propres ressources, celles qui existent dans son environnement naturel. Les pays méditerranéens ont, ainsi, la possibilité de rentabiliser leur production oléicole avec zéro déchet. Le noyau peut servir dans plusieurs cas. Les gens du Sud peuvent faire de même avec la datte. La seconde intervention de l'Algérienne Dalila Hammiche, de l'université A. Mira de Béjaïa, a abondé dans le même sens. L'objet de sa recherche a porté sur les polymères obtenus à partir de matériaux composites dans le cadre du recyclage et de la biodégradabilité. Le symposium, prévu du 19 au 21, est l'occasion pour des centaines d'intervenants de donner la mesure de leurs recherches.