Les prix du pétrole ont rebondi, hier en cours d'échanges européens, toujours portés par le risque géopolitique et les craintes d'éventuelles perturbations dans les approvisionnements pétroliers. Vers 10h GMT, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 70,36 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 24 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude pour la même échéance prenait 21 cents à 65,76 dollars. Selon les observateurs, l'escalade des inquiétudes que les Etats-Unis réimposeront des sanctions à l'Iran, ce qui limiterait sévèrement la capacité de Téhéran à exporter du pétrole brut, a fait grimper les prix du pétrole. Le président Donald Trump a nommé la semaine dernière John Bolton, qui ne cache pas son hostilité au régime iranien, au poste de conseiller à la sécurité nationale. Pour beaucoup d'analystes, l'accord sur le nucléaire iranien a ainsi de grandes chances de ne pas survivre à mai, ce qui pourrait se traduire par un retour des sanctions et un embargo sur le pétrole iranien. Les spécialistes évoquent également l'appui de l'Arabie Saoudite aux mesures de limitation de la production menées par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et la Russie et qui sera prolongé jusqu'en 2019, afin de soutenir les prix du pétrole. De son côté, l'Irak, le deuxième plus grand producteur au sein de l'OPEP, a déclaré hier qu'il soutenait également l'accord visant à réduire la production pétrolière. Cependant, un tel mouvement pourrait être opposé compte tenu de l'augmentation incessante de la production de pétrole brut aux Etats-Unis. Il convient de noter, par ailleurs, que les contrats à terme sur le pétrole brut de Shanghai ont vu à leur deuxième jour de négoce se répéter les hauts volumes de lundi. Au cours des 24 premières heures de négociation, les volumes bruts au comptant de Shanghai représentaient 5% du marché mondial, contre 23% pour le brent et 72% pour le West Texas Intermediate (WTI). Le lancement des contrats à terme sur le pétrole en Chine devrait donner plus de pouvoir au plus grand consommateur d'énergie au monde en ce qui concerne le prix du brut vendu en Asie, et fournir une troisième référence mondiale aux côtés de brent et WTI. Rappelons qu'une réunion à huis clos des délégués des pays membres de l'OPEP et leurs alliés a eu lieu hier à Vienne, pour discuter des options à prendre afin de mieux contrôler les cours sur le marché international. Cette réunion précède celle des ministres membres du comité de suivi de l'accord des pays de l'OPEP et leurs alliés, prévue à Djeddah le 15 avril prochain.