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Imesdourar, un village qui veut existe
Le patelin a été fortement touché par les actes de barbarie des années 90
Publié dans El Watan le 29 - 03 - 2018

Imesdourar, signifiant «Les montagnards», que l'on appelle aussi "M'Zarir", est un petit village à peine visible, niché à une altitude de 1000 m, sur le versant ouest du Djurdjura, à l'est de la wilaya de Bouira. Au nord et à l'ouest, le village est bordé par l'immense chaîne montagneuse de Tikjda. En hiver, les rayons de soleil n'atteignent Imesdourar qu'aux environs de midi.
Construite il y a très longtemps au milieu d'une forêt, cette petite bourgade qui sort d'un conte de fées, est d'une beauté époustouflante. L'intérieur du village ressemble à une Casbah.
Des maisons adossées l'une à l'autre, des ruelles et sentiers exigus. La plupart de ces habitations ont été construites avec des pierres locales de couleurs oscillant entre le marron, le jaune et le gris. Cependant, plusieurs des anciennes demeures menacent ruine, car abandonnées par leurs propriétaires.
D'autres, plus récentes, ont été érigées avec les nouveaux matériaux de construction, mais fondues dans le paysage général de l'agglomération.
A Imesdourar, le calme règne en maître au milieu des splendides vues. Ce ne sont que les quelques pylônes électriques métalliques qui témoignent d'une existence humaine. Malheureusement, lors des années du terrorisme, le patelin a été fortement touché par les actes de barbarie. Des centaines de ses habitants ont été contraints à quitter leur maison, leurs terre et biens. Ils ont tout laissé derrière eux.
Ceux qui ont décidé d'y rester ont pris les armes pour faire face aux hordes des sanguinaires. Le prix de cette résistance a été lourd. Plusieurs villageois sont tombés au champ d'honneur, les armes à la main, lors des batailles qui les ont opposés aux groupes terroristes.
Sans cela, la population du village aurait été massacrée sans que personne se rende compte. Heureusement, la résistance et la lutte ont eu le dessus sur l'hydre terroriste.
Après le terrorisme, la misère et les chutes de pierres
L'amélioration des conditions sécuritaires n'a finalement pas eu un grand impact sur Imesdourar. Actuellement, il ne reste qu'à peine une centaine d'habitants qui se livrent un combat quotidien contre la misère et les manques de tous genres. L'unique école primaire du village est quasi vide. Seuls 12 mioches poursuivent leurs études.
Hormis la misère, un autre ennemi guette le village. Ce sont les chutes des rochers et des pierres. Le phénomène est dû aux feux de forêt successifs, qui ont endommagé de larges superficies d'une colline appelée "Ich Oumahroum", surplombant la petite agglomération.
Le sol s'est fragilisé sous l'effet des flammes. Résultat : de grands blocs de pierres se détachent et finissent leur course en plein village, notamment lors des fortes chutes des pluies. Certaines maisons ont été rasées au passage de ces blocs. Les traces sont toujours visibles.
Des rochers énormes gîtent toujours dans les jardins familiers. La seule solution qui était envisagée par les pouvoirs publics pour prévenir tout risque, était de délocaliser entièrement le village vers un autre site. Cette option n'a pas eu d'écho parmi les résidants. Le patelin d'Imesdourar est connu aussi par la rudesse de son hiver. Les neiges le couvrent entièrement et bloquent tout accès vers le monde extérieur pendant des jours.
Et à chaque fois, ce sont les éléments de l'Armée nationale populaire qui interviennent pour ouvrir l'unique accès routier du village vers la RN30. Pour se prémunir des grands froids qui s'abattent sur la région, les habitants se réchauffent, soit avec des bonbonnes, de gaz qui ne tiennent plus, ou tout simplement avec du bois. Malgré les difficultés énormes, les braves montagnards gardent toujours leur convivialité et continuent à s'accrocher à la vie.
L'exercice du métier ancestral de l'élevage bovin semble retrouver sa place. Il s'agit d'une race locale de petite taille, dénommée "La brune de l'Atlas".

Des atouts à exploiter
Imesdourar se distingue par l'abondance de l'eau sur son territoire. L'on compte au moins une dizaine de sources d'eau naturelles qui jaillissent un peu partout, dont Lainsar Aberkane, Thala L'hak, Ammezyav, Lainsar Ath Baânou, Agouni Bouzid, Tamdoucht, etc. Lainsar Aberkane, ou la "source noire", est l'une des plus importantes sources d'eau au niveau national. Son débit, d'une moyenne de 400 litres par seconde, dépasse les 1000 litres pendant l'hiver. Ses eaux proviennent essentiellement des gouffres du Djurdjura.
Plusieurs localités lointaines de la daïra de M'Chedallah sont alimentées à partir de cette source. Lors de l'époque coloniale, une centrale hydroélectrique a été construite en aval de la "source noire", à Illiten, dans les années 1930. L'énergie électrique produite avait servi à couvrir les besoins de plusieurs régions en la matière. Toujours fonctionnelle, la centrale demeure sous-exploitée, car n'a pas bénéficié de projets de modernisation.
Vers la fin des années 1990, le groupe Cevital avait proposé un projet visant l'exploitation de la "source noir", mais celui-ci n'a pas abouti. Il était prévu la création de 600 postes d'emploi directs et 5000 indirects. L'atout touristique de la région est indéniable. C'est un excellent endroit pour la villégiature, les randonnées, et même l'escalade des montagnes.
Une fois le printemps installé, tout s'épanouit à Imesdourar. La nature fleurit de mille couleurs et dans chaque recoin poussent différentes plantes. Les feuillages des grands arbres ne laissent voir qu'à peine les habitations du village. Même en été, la verdure s'accentue, surtout avec la disponibilité permanente de l'eau et la fraîcheur de la montagne.
Une seconde vie pour le village
A l'occasion de la Journée internationale de l'arbre, le 21 mars de chaque année, les villageois avaient organisé, vendredi dernier, une campagne de reboisement et d'embellissement de leur village. 1500 arbres, notamment la variété du platane, ont été plantés. Les autorités locales, ainsi que des représentants des pouvoirs publics de Bouira, ont été invités à la cérémonie. «Loin des festivités folkloriques, notre but est de sensibiliser et attirer l'attention de nos responsables sur la situation que nous endurons.
Nous n'avons rien. Même les fossés de l'unique route menant au village sont l'œuvre des habitants. C'est depuis des années que nous attendons une prise en charge, mais qui tarde à venir. La vie est dure et belle à la fois dans notre village. Notre espoir de le voir renaître de ses cendres en conjuguant nos efforts», dira Sofiane Bourai, habitant d'Imesdourar et l'un des organisateurs de la festivité.
Dans leur initiative, les villageois veulent restaurer les bâtisses menaçant ruine, aménager les sentiers et les fontaines, créer des sites touristiques, bref, donner une seconde vie à leur bourgade. «Nous voulons faire comprendre à nos concitoyens la vraie valeur d'un village, qu'il s'agit d'un patrimoine et d'une richesse culturelle à sauvegarder.
C'est pour cela que nous étions contre l'ancien projet de délocalisation d'Imesdourar. Nous allons tout d'abord nous organiser en association, à laquelle tous les habitants prendront part», dira Addar Madjid, un activiste du mouvement associatif. Pour lui, les atouts et les potentialités existent.
Ce qui manque c'est la volonté. «Nous nous attendons un accompagnement des pouvoirs publics, notamment par la mise en place des moyens. Pour le moment, il n'y a que des promesses», poursuit notre interlocuteur.


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