Il y a beaucoup à faire dans le secteur Plusieurs lacunes relèvent plus d'une désorganisation, d'une mauvaise répartition des compétences, d'un manque de suivi permanent... Retenu comme second point à l'ordre du jour de la 2e session ordinaire de l'APW, la santé a fait l'objet des débats de l'Assemblée pendant toute la journée du mardi. Si pour le volet des réalisations, la satisfaction était totale, la prise en charge des malades, l'accueil, la maintenance... sont les points qui auront terni un secteur qui demeure avec la justice et l'éducation, le trépied d'une nation. Unanimement, les élus ont longuement disserté sur un diagnostic dont le dénominateur commun reste une santé malade, sans pouvoir ou vouloir définir exactement l'origine du mal qui ronge notre santé et évitant parfois de désigner du doigt l'origine du mal. En aparté, un élu nous dira que le secteur de la santé en Algérie est la énième victime d'une politique qui vise et tente de brader le secteur public au dépend du privé. «Chez le privé, il y a tout, chez le public, il n'y a rien. Expliquez-nous ce paradoxe?» clamera un élu à la face de l'administration du secteur représentée par le directeur et une dizaine de ses collaborateurs. La wilaya de Bouira dispose de 1086 lits pour une population estimée à 747.872 habitants. Ces places sont réparties à travers cinq hôpitaux, 33 polycliniques et 138 salles de soin. Les personnels sont au nombre de 3387 dont 151 spécialistes, 397 médecins généralistes, 113 chirurgiens-dentistes et huit pharmaciens. Tous les chiffres communiqués par le responsable du secteur dénote une nette amélioration comparativement aux années précédentes surtout sur le plan de la lutte contre les épidémies et la prise en charge des insuffisants rénaux, de la santé scolaire et des malades chroniques. Signalons aussi, qu'en 2012, la tuberculose pulmonaire a concerné 146 cas soit un taux de 19.52% pour 100.000 sujets. Un cas de typhoïde, 56 cas d'hépatite A 134 intoxications alimentaires, 15 cas de méningite... sont les chiffres du bilan de l'activité des diverses structures à travers la wilaya. Au-delà de ces données et d'autres, le problème de la santé n'est pas bien circonscrit puisque ces chiffres n'ont pas un réel impact sur le quotidien du citoyen. Le budget alloué aux 32 opérations inscrites est de 8 427 800 000 DA. Conscient de l'importance du secteur, les responsables à Bouira s'activent à améliorer les conditions d'accueil des malades dans toutes les structures. Des opérations de réalisation, de rénovation, de réhabilitation sont inscrites çà et là avec un souci d'équilibre et la volonté aussi de toucher le maximum de citoyens. Des structures sous-exploitées ou inexploitées... Il ressort des débats et des rapports contradictoires entre celui de l'administration et celui de la commission APW, plusieurs lacunes qui relèvent plus d'une désorganisation, d'une mauvaise répartition des compétences, d'un manque de suivi permanent... que d'un quelconque manque financier ou de personnel spécialisé. L'exemple d'école reste la présence de sept gynécologues à Lakhdaria quand le chef-lieu ne s'en est vu affecté aucun, même si l'EPH Boudiaf dispose d'une maternité d'une capacité de 60 lits. S'agissant toujours des erreurs, nous retiendrons les mésaventures de l' hôpital de Bordj Okhriss et l'établissement mère et enfant de Bouira. Ces deux projets devaient être confiés au gré à gré à l'entreprise Cosider du temps de l'ancien wali. Après plus de six mois, on revient à la procédure réglementaire, celle d'un avis d'appel d'offres. Dans cette série noire, un élu s'indignera devant la situation de la polyclinique de Bouderbala, daïra de Lakhdaria, inaugurée en 1987, mais qui à ce jour, ne dispose ni d'un généraliste ni d'un dentiste pour n'être qu'une structure totalement dégradée et sans aucune utilité pour les 20 000 habitants de cette commune. Plusieurs structures réquisitionnées pour servir de siège aux détachements de l'ex-garde communale sont fermées et sont dans un état de délabrement total. Les élus ont aussi soulevé les cas des structures occupées illicitement et reconverties en logement comme à Haïzer. Ce chef-lieu de daïra n'a pas une structure sanitaire digne de ce nom même si ce qui fait office de polyclinique peut l'être si on venait à récupérer l'ex- salle de soins et procédions à des réfections, nous confiera le maire de Haïzer. L'hôpital de Bouira Mohamed-Boudiaf pour sa part, a fait l'objet d'une attention particulière. Cet établissement comme l'ensemble des structures hospitalières de la wilaya souffre d'un manque de spécialistes malgré la disponibilité des logements de fonction. Le service scanner, par exemple, assure un service minimum par manque de personnel qualifié et il n'est pas rare de voir les ambulances des établissements se rendre dans des centres d'imagerie privés. Dans sa réponse aux questions des élus, le wali reviendra sur les réalisations en chantier qui atténueront, à ne pas en douter, la forte pression que subit le secteur. Il faut seulement que les services maternité et radiologie soient frappés du sceau de l'urgence. Le redéploiement des gynécologues, l'insistance sur la venue de radiologues, sont deux recommandations émises par l'Assemblée. Les élus ont aussi invité le wali à intervenir en haut lieu pour confirmer le directeur, intérimaire depuis trois ans.