Submergés par un flot de produits de mauvaise qualité importés et proposés à bas prix ou autres vendus dans des conditions d'hygiène douteuses, ils risquent gros pour leur santé. Le laboratoire du centre algérien de contrôle de la qualité présente des chiffres alarmants. Plus de 6000 intoxications recensées en 2005 à l'échelle nationale dont 3500 cas ont nécessité des hospitalisations allant de 5 à 15 jours, sachant qu'une journée à l'hôpital coûte 3000 dinars. A Constantine, la situation présentée par la direction de la concurrence n'est guère rassurante. On apprend que depuis 1998, une quarantaine de décès ont été enregistrés suite à des intoxications alimentaires. En huit ans, la wilaya a connu 35 intoxications collectives, dont 22 dans les milieux universitaires et scolaires, 4 au niveau des gargotes ambulantes et 9 dans des fêtes familiales. Le point commun, selon les services de l'épidémiologie et de la médecine préventive, reste toujours la consommation de poulet avarié ou de l'eau des puits douteux ramenée dans des citernes insalubres. La mémoire des Constantinois retient encore le mouvement de panique enregistré dans la cité universitaire Nahas Nabil où une vingtaine d'étudiantes se sont vu offertes de la viande de poulet impropre à la consommation lors de la célébration de la fête de l'étudiant en 2002. Le spectre des intoxications a plané durant les deux dernières saisons estivales sur la ville après les cas connus lors d'un mariage dans la cité Erriad où l'eau des citernes était à l'origine de plusieurs hospitalisations. La direction du commerce de la wilaya parle de son côté d'une montée en flèche des infractions au code du commerce. Entre 2005 et 2006, le nombre des interventions passera de 5561 à 7121. Le nombre des sanctions et des saisies, qui dépasse les 1000 cas par année avec pas moins de 19 tonnes de produits alimentaires saisies durant l'année 2006, n'est, semble-t-il, pas assez fort pour dissuader certains commerçants de mauvaise foi. Il faut dire qu'il y a absence d'une action efficace de la part des associations de protection du consommateur.