Au moment où l'activité économique s'accroît substantiellement au niveau de la wilaya de M'sila où un certain nombre d'unités de production est entré en fonctionnement, à l'image de la cimenterie Orascom, les briqueteries à Bou Saâda, Sidi Aïssa et M'sila et d'autres unités en phase de l'être – c'est le cas des Aciéries de l'Ouest pour la production du rond à béton – Naftal a opté dans cette phase propice pour déstructurer l'unité de distribution de M'sila, la réduisant à néant, générant des problèmes immenses en matière d'approvisionnement en carburant. Sur sa lancée de réorganisation, Naftal – qui visait dans une nouvelle stratégie, entre autres, l'adaptation de son organisation à l'environnement, la consolidation des activités, principalement la poursuite de la décentralisation de ses activités opérationnelles, la modernisation de ses infrastructures – a rayé la wilaya de M'sila de la carte en matière de distribution de carburant, en dépit du caractère important de ses capacités de stockage atteignant 15 000 m3, avec 10 000 m3 de gasoil, 5000 m3 d'essence normal et 200 m3 de super, soit une autonomie de 15 jours. Outre cela, l'unité dispose d'un centre de carburant, un centre de lubrifiants pneumatiques, deux centres GPL, avec un réseau de 57 stations-service réparties à travers la wilaya. C'est justement à travers les stations-service appartenant à Naftal, se trouvant dans un état de clochardisation avancée, que le citoyen s'interroge sur la situation à laquelle est arrivée cette entreprise. En matière d'approvisionnement de ces stations en carburant, les plus avertis parmi les propriétaires de stations-service s'approvisionnent à partir des wilayas limitrophes. Les autres stations-service sont livrées à elles-mêmes. Il y en a même qui, non seulement ne sont pas que régulièrement approvisionnées, mais sont systématiquement à l'arrêt pour non-paiement des factures. Avec les capacités de stockage de 15 000 m3, l'autonomie était de 15 jours. Actuellement, avec un approvisionnement de 5000 m3, l'autonomie est divisée par trois. Par ailleurs, depuis la dernière réorganisation, l'unité des distributions (UND) est devenue dépendante du district de Bordj Bou Arréridj pour le GPL et du district de Sétif pour le CLP. Cette déstructuration de l'unité de M'sila a fait que toutes les décisions sont prises à Sétif et BBA, même l'achat d'une gomme ou d'un stylo. « La wilaya de M'sila a été réduite à sa plus simple expression. Il n'y a même pas une régie. Les agents sont obligés de payer les pièces de rechange de leur poche », nous dira un cadre de Naftal. Actuellement, tout le personnel de l'ex-OND s'entasse dans l'ancien dépôt. Les cadres de cette unité vivent le calvaire de la marginalisation. Le siège de l'unité, flambant neuf, réalisé par des Canadiens, dont le coût est estimé à 60 milliards de centimes, est à l'abandon, dans une situation de délabrement. Un véritable gâchis. Les cadres marginalisés n'en finissent pas de s'interroger sur cette réorganisation qui a démembré une wilaya en pleine expansion économique. A quel objectif répond-elle ? En tout cas, on est loin des objectifs visés par la stratégie Naftal, approuvée par le groupe Sonatrach.