La société a toujours mis à l'index la violence qui sévit à l'école et sous toutes ses formes. Les écoliers ont de tous temps été victimes des « maîtres », frappés ou insultés, ils sont les pauvres agneaux agressés par les « loups ». Mais on constate ces jours-ci que les choses ont bien changé : l'enseignant est agressé physiquement et moralement par son environnement immédiat. Dans la presse, ces jours-ci, il est presque devenu courant de lire que tel enseignant, dans tel patelin, a été agressé par un de ses élèves, tel autre, ailleurs, a été tabassé par une meute de voyous, car il avait été désagréable avec un de ses collégiens, plus loin encore ou peut- être plus près, un parent d'élève a malmené, menacé, agressé une enseignante parce que son rejeton a eu une mauvaise note chez cette dernière. Sétif, à l'instar des grandes villes algériennes, ne déroge pas à cette nouvelle façon de considérer l'enseignant. Une enseignante a été agressée par un de ses élèves en classe parce qu'elle a eu l'outrecuidance de faire une remarque déplacée sur le niveau du vétéran de 1re année moyenne. Cette autre a été giflée par une de ses élèves parce qu'elle lui avait demandé de jeter son chewing-gum. Un enseignant du moyen, lui, a été puni parce qu'il avait osé changer de place à un fils d'un notable qui avait ses entrées… Un surveillant général du secondaire s'est retrouvé encerclé par une bande de loubards qui rackettaient un fils de riche et qu'il essayait de défendre. Un père d'élève a menacé de tuer une enseignante parce qu'elle a surpris sa fille en train de copier et l'a punie en conséquence. Des histoires comme ça, les maîtres d'écoles, les professeurs, les instits en ont plein le cartable et pourtant malgré le déni du moindre des droits dont ils sont victimes, ils continuent à faire leur boulot !!!