Le Conseil de sécurité de l'ONU vient d'adopter, avant-hier samedi, une résolution qui sanctionne l'Iran pour ses activités nucléaires. L'esprit du texte de cette résolution - la 1737 - se nourrit de la volonté d'empêcher Téhéran d'aller plus avant dans son programme nucléaire. Aucun pays ne doit plus collaborer, suivant les termes de la résolution 1737 de l'ONU, à permettre à l'Iran de s'équiper des moyens technologiques et matériels qui lui permettraient à plus ou moins court terme une maîtrise du nucléaire à des fins autres que civiles. En fait, à l'unanimité de ses membres, le Conseil de sécurité a fondé sa résolution sur la dangerosité d'un pays dont l'instance juge, sans le dire, mais en le suggérant, qu'il veut forcer la porte du club fermé des puissances atomiques. Ce dont Tehéran se défend en arguant que l'Iran, s'estimant dans son bon droit et souverain pour le faire, n'ambitionne que le développement d'un programme pacifique. Les nations occidentales n'en croient évidemment pas un seul mot. Les Etats-Unis et les nations européennes ont travaillé avec détermination pour que l'Iran soit sanctionné. Et cela en dépit du fait que les investigations de l'Agence internationale de l'énergie atomique n'ont pas fait la preuve que l'Iran enrichissait de l'uranium dans un but militaire. L'intervention de l'AIEA pouvait-elle d'ailleurs infléchir quoi que ce soit, tant on sait - depuis l'implication de l'agence mondiale dans le dossier irakien - ses conclusions peuvent rester lettre morte. La question qui se pose alors, aujourd'hui, est de savoir si la résolution 1737 de l'ONU est le premier jet d'actions qui pourraient aller crescendo et inclure une option directement punitive. A cet égard, la balle est dans le camp de l'Iran. Téhéran, qui a pris acte de la résolution onusienne, n'en affiche pas moins son intention de continuer la conduite de ses activités nucléaires excluant la perspective, tout au moins pour l'immédiat, de retourner à la table des négociations comme le lui ont recommandé un certain nombre de capitales après l'annonce des sanctions adoptées par le Conseil de sécurité de l'ONU. En résumé, Téhéran paraît modérément perturbée par la résolution 1737, se bornant même à lui opposer la mise en œuvre de 3000 centrifugeuses pour poursuivre l'enrichissement de l'uranium. Cela amène à s'interroger sur le niveau d'avancée des activités nucléaires de l'Iran et à se demander si même le Conseil de sécurité a pu juger sur pièces, autrement dit sur des faits patents, puisque même l'AIEA reste dans l'expectative et envisage de poursuivre ses enquêtes sur le dossier nucléaire iranien. Au point où en est ce dossier, la résolution 1737 de l'ONU laisse les choses quasiment en l'état. Car il y a tout lieu de croire que l'Iran s'attendait raisonnablement à ces sanctions prévisibles depuis suffisamment longtemps pour lui permettre de trouver des parades aux mesures d'empêchement édictées par le Conseil de sécurité, celui-ci étant déja mis devant le fait accompli du nucléaire iranien. C'est en cela que ce dossier est, au sens direct du mot, un dossier explosif. Et c'est vraiment le cas de le dire.