La scène politique algérienne est marquée, ces derniers mois, par un recentrage de la vie partisane autour de trois grandes formations, FLN-RND-MSP,dont l'alliance constitue la majorité présidentielle. Cette recomposition, confortée par l'élection présidentielle du 8 avril dernier, traduit un resserrement de la perspective politique autour d'un bloc où sont représentés les thèmes du nationalisme, avec le FLN et le RND, et de l'islamisme institutionnel qu'incarne avec continuité le MSP. Leur alliance est significative de la mise en oeuvre du projet rassembleur qui était celui de Abdelaziz Bouteflika à l'entame de son premier mandat présidentiel. Il se présentait comme le fédérateur des grandes tendances politiques du pays en faisant se côtoyer nationalistes, démocrates, et islamistes. Cette vision avait pu trouver du sens avec l'entrée au gouvernement de ministres du RCD. Mais la construction rassembleuse, et d'une certaine manière unanimiste, ne pouvait pas résister à l'épreuve des grands enjeux politiques dans lesquels chaque parti défend sa vision du monde. Le consensus voulu par le président de la République ne pouvait ainsi pas se suffire à lui-même, car il n'était pas pleinement relayé par l'ensemble des partis politiques, et encore moins par ceux qui entendaient faire œuvre d'opposition au discours dominant.