Rue Ibn Sina, dans les fins fonds du vieux quartier de Douirette, à Blida, une famille de 13 membres ne dispose plus que d'une chambre qui est dans un état de délabrement avancé. Chibane Rachid, le chef de famille, déclare avoir frappé à toutes les portes, en vain. « Je n'ai rien pu offrir à mes enfants, même pas un toit ! » Retraité de l'entreprise de commercialisation de matériaux de construction sise à Boufarik, même la maison qu'il occupe se trouve être prêtée par un ami de longue date et, qu'en dehors du sursis ou des délais de libération de la maison, il ne peut l' habiter. L'épouse, une vieille femme de 70 ans, ne cesse de pleurer dans un coin. Lits et armoires touchés par la chute d'une grande partie du toit d'une chambre laissaient entrevoir toutes les affaires rangées dans les parties épargnées par la pierre et la pluie. La cuisine ne présente plus cet aspect convivial, elle offre la vision du passage d'un tremblement de terre. Et dire que deux ménages cohabitent puisque l'aîné de la famille n'a pas également trouvé refuge et demeure avec ses parents en compagnie de son épouse et de ses deux enfants. « J'ai frappé à toutes les portes depuis samedi et je suis découragée ; je ne sais pas si le wali, qu'on dit à l'écoute du citoyen, va me recevoir », dira une jeune fille chargée par toute la famille du dossier qui tarde à prendre forme pour cause de tracasseries administratives.