Hier samedi dès 10h à Annaba, tous les commerces avaient inexplicablement baissé rideau. Alimentation générale, boucherie, pâtisserie, boulangerie, électroménager, salon de coiffure, pas un seul magasin n'était ouvert. Même les restaurants, cafés, fast-foods avaient suivi le mouvement d'une ambiance qui ressemblait fort à celle précédant des émeutes ou de grandes manifestations similaires à celles du 5 Octobre 1988. Cette impression était consolidée par le survol incessant de l'espace aérien de la commune chef-lieu de wilaya par un hélicoptère militaire. Cette situation a créé un changement perceptible dans le comportement des habitants. Affolé, chacun se demandait ce qui pouvait bien se passer. Bon nombre de mères de famille demandaient à leurs enfants de rentrer alors que d'autres interdisaient aux leurs de sortir, même pour rejoindre l'école. La même ambiance s'est, par la suite, généralisée pour atteindre tout le territoire de la wilaya. Elle persistait encore durant l'après-midi avec des portes hermétiquement fermées des magasins, grandes surfaces et établissements implantés dans les rues et ruelles commerçantes du centre urbain, dans les cités et quartiers. Du côté des services de sûreté, comme de celui des représentants de différentes institutions de l'Etat, l'on n'est pas arrivé à expliquer cette situation. Interrogés, plusieurs commerçants ayant fermé boutique ont affirmé que leur mouvement fait suite à une information relative à l'arrivée d'une importante brigade de contrôle en provenance d'Alger. Cette brigade aurait pour mission de saisir tous les commerçants dans l'impossibilité de présenter les factures inhérentes aux produits mis en vente dans leur magasin. Une information que le directeur de la concurrence et des prix de la wilaya de Annaba, contacté, n'a pu confirmer ou infirmer. Cependant, au regard du nombre de commerces restés ouverts, à peine une dizaine pour l'ensemble du périmètre du centre urbain, force est de dire que la majorité des commerçants de Annaba pratique sans factures.