Les citoyens se plaignent toujours de la prestation fournie par les bureaux de poste. Les fréquentes pannes qui se produisent au niveau du système informatique et des micro-ordinateurs pénalisent le citoyen, notamment à l'approche des jours de fête. Qu'allez-vous faire pour pallier ce problème ? Nous avons déjà entamé des actions et nous allons en entreprendre d'autres. Il est vrai, nous avons le plus grand réseau informatique du pays. Nous avons près de 3300 bureaux de poste, dont 3000 sont raccordés au réseau. Il n'en reste que quelques petits bureaux de moindre trafic, mais qui sont en cours de raccordement. Donc, en comparaison avec toutes les banques réunies, nous avons pratiquement le double d'agences. Tous les bureaux sont reliés au système central qui connaît, comme toute infrastructure, des perturbations dues à différentes raisons : intempéries, travaux. Ce qu'il faut dire, c'est que nous faisons des interventions rapides pour rétablir les pannes qui surviennent pour une durée de quelques minutes. Il est vrai que c'est désagréable pour le client, surtout pendant la grande affluence. Toutefois, nous considérons que six à dix minutes de retard dans les opérations c'est beaucoup, car notre devise est de servir le client le plus tôt possible. Pour remédier à cette situation, nous avons déjà entrepris des actions, telles que la sécurisation de 300 bureaux de poste avec des liaisons satellites. Ça s'est fait au courant de cette année avec l'aide d'Algérie Télécom. Nous comptons généraliser cette opération au niveau des bureaux qui posent problème. Sur le plan du trafic, les comptes CCP sont passés de 6,5 millions en 2002 à plus de 9 millions en 2006 ; notre réseau doit évoluer en fonction du nombre de comptes et le nombre d'opérations. Alors, on a procédé cette année à l'extension de nos capacités de raccordement. Nous sommes passés de 4000 postes de travail à 12000 postes raccordés à notre système central à travers les concentrateurs des télécommunications. Il nous reste le dernier maillon de la chaîne qui est l'extension en puissance du traitement de nos ordinateurs. Une opération qui sera achevée au courant du 1er semestre 2007. Nous allons, par là, garantir à notre clientèle une disponibilité, une fiabilité et une permanence du réseau ainsi que la sécurité dans les transactions. En plus des guichets ordinaires, nous allons développer les guichets automatiques. Nous aurons d'ici à la fin du 1er trimestre 2007, cinq cents guichets automatiques. L'autre problème des clients est l'efficacité des postiers, accusés de laisser-aller et de mauvais accueil. Qu'est-ce que vous allez faire pour remédier à ce problème ? Nous avons actuellement 26000 travailleurs et je peux vous dire qu'ils accomplissent leur travail convenablement en faisant preuve de beaucoup de professionnalisme. Mais, il y a des agents qui sont à sanctionner. Nous l'avons fait par le passé. S'il y a des clients qui soulèvent des cas avérés de négligence de la part d'un agent, celui-ci sera sanctionné au 3e degré, soit, le licenciement. Dans notre règlement intérieur, le mauvais accueil est sanctionné. Nous l'avons déjà fait. Le receveur a un rôle important dans ce cas-là, car il est censé interdire ce genre de pratiques. Il n'y a pas de raison pour accueillir mal le client. Le retrait des chéquiers pose aussi problème. Le citoyen est obligé d'attendre des fois plus d'un mois pour avoir son carnet de chèques. Algérie Poste ne peut-elle pas faire des efforts pour remédier à ce problème ? Le problème n'est pas dans la prise en compte de la demande, parce que nous avons plusieurs canaux pour cela (l'Internet, le dépôt au niveau des bureaux de poste…). Nous produisons près de 20 000 carnets/jour, 700 nous reviennent car le client ne se présente pas pour retirer son carnet ou il a changé de lieu de résidence. C'est un problème très important et très désagréable également pour l'entreprise. Car dans ce cas, les demandes ne sont pas satisfaites et le client aussi. La première opération que nous avons entreprise pour mettre un terme à ce désagrément est l'assainissement des adresses, en traitant les cas de retour des carnets et en essayant de localiser le client. Ceci se fait à travers les opérations faites par ce client qui a changé d'adresse au niveau de nos bureaux. Une fois localisé, nos agents se rapprocheront de lui pour l'inviter à préciser sa nouvelle adresse. Nous voulons, de surcroît, résoudre le problème de manière définitive par le déploiement de la monétique. Nous avons déjà commencé par la wilaya d'Alger (600 000 clients). Nous avons sélectionné d'abord le corps enseignant (500 000 cartes ont été confectionnées, dont un tiers n'a pas été récupéré par leurs propriétaires). Simultanément, nous allons doter les bureaux de poste de lecteurs de cartes monétiques. Une fois terminée (1er semestre 2007), les clients d'Alger ne seront plus tenus d'utiliser leurs chèques pour le retrait. Nous allons, donc, résoudre définitivement le problème des chèques, lorsque nous étendrons cette opération à d'autres régions du pays. L'utilisation de cette carte sera bénéfique et pour le citoyen et pour l'entreprise. Vous vous êtes plaint des problèmes empêchant l'entreprise de faire son extension, notamment la question des terrains. Le problème se pose toujours ? Quelles sont les perspectives d'Algérie Poste pour l'année prochaine ? Nous avons tracé un programme tendant à construire 120 nouveaux bureaux. Notre problème était les assiettes de terrain. Mais avec l'aide des autorités locales, nous avons réglé ce problème en lançant l'opération de construction de 50 bureaux. L'entreprise se porte bien. Depuis sa création jusqu'à aujourd'hui, nous avons pratiquement doublé notre chiffre d'affaires en passant de 14 milliards de dinars en 2003 à 27 milliards de dinars en 2006. Nous avons investi 5 milliards de dinars dans la modernisation de l'entreprise et nous couvrirons, avec cet autofinancement, les charges de l'entreprise, notamment le personnel. Les postiers travaillent aujourd'hui dans de meilleures conditions. L'entreprise est devenue performante et fiable. Nous ferons le maximum pour la développer davantage. Pour l'année prochaine, nos efforts seront concentrés sur le traitement du courrier et des colis, à travers la mise en place du centre de tri.