L'Agence de développement social (ADS) a réuni à Tipaza le 5 octobre dernier les directeurs de l'action (DAS) et les directeurs de l'emploi des jeunes (DEJ) de douze wilayas du centre du pays. Dans cette région du pays, l'ADS est présente au sein de 547 communes qui sont rattachées à 171 daïras. L'ADS, selon ses chiffres, assure une couverture sociale auprès de 11 125 173 habitants, tandis qu'à l'échelle nationale le taux de couverture est estimé à 40 %. C'est une journée qui a été consacrée à l'évaluation des programmes sociaux initiés par l'ADS. Cette dernière intervient sous des formes multiples : l'allocation forfaitaire de solidarité (AFS), dont le montant est fixé à 1000 DA par mois, majoré de 120 DA par mois et par personne à charge, à partir de trois personnes. L'indemnité pour activité d'intérêt général (IAIG) qui est de l'ordre de 3000 DA par mois. La participation à ces activités est limitée à un seul membre de la famille. Les activités sont organisées dans le cadre d'un programme établi par les APC. Une indemnité de responsabilité de 1200 DA est allouée au chef de chantier. Les emplois salariés d'initiative locale (ESIL) sont rémunérés à 2500 DA par mois. L'autre formule, celle des travaux d'utilité publique à haute intensité de main-d'œuvre (Tup-Himo), est un programme destiné aux tâcherons privés qui veulent s'engager dans la réalisation des petits projets très intéressants financièrement. Enfin, l'ADS est impliquée directement dans les programmes microcrédit les contrats de préemploi et le développement communautaire participatif. Tous ces programmes de solidarité sont destinés aux familles démunies, aux personnes âgées sans revenus et aux personnes handicapées et invalides. Les daïras se mobilisent pour bureaucratiser le système, d'où son inefficacité dans la plupart des communes. L'ADS compte mettre en place un ambitieux programme qui consiste à créer une cellule de proximité (CDP) au niveau de chaque wilaya. Pour la région du centre du pays, deux wilayas (Tipaza et Tizi Ouzou) sont dépourvues de ces structures. Les cellules de proximité sont implantées dans des zones défavorisées, afin d'apporter soutien et assistance aux populations démunies dans les domaines de l'hygiène, de la santé, de l'administration, de l'orientation éducative et scolaire. C'est une nouvelle approche de traitement des poches de pauvreté. L'ADS qui doit réaliser ces programmes d'aide et de soutien est en liaison avec les DAS et les DEJ. Lors des débats, les directeurs de wilaya ont mis l'accent sur la problématique des justifications qui se pose au niveau des APC. Les dispositifs de lutte contre la pauvreté, qui sont très importants, sont mis en place depuis plusieurs années. Aujourd'hui, il faut tenir compte de certains aspects juridiques qui doivent être adaptés au changement qui s'est opéré dans le pays dans divers domaines. La centralisation des paiements entraîne des retards. Le budget alloué à l'ADS avoisine des centaines de millions de dinars mais, compte tenu du nombre croissant des demandeurs nécessiteux, ce montant s'avère très insuffisant. ` Les subventions n'ont pas évolué depuis plus de dix années, alors que le pouvoir d'achat a changé. Il existe un sérieux problème en matière d'harmonisation des procédures d'une part, et, d'autre part, l'absence de coordination entre les différentes structures impliquées dans le processus de l'aide sociale a rendu cette politique défaillante. Les directeurs ont soulevé les difficultés de logistique et de moyens. « Nous sommes embarqués dans la même galère », a déclaré un intervenant. Un suivi rigoureux des listes des personnes bénéficiaires permet d'abord de satisfaire un très grand nombre de nécessiteux, de faire des réalisations de projets utiles pour la société et la collectivité, de gagner du temps et de l'argent. En plus de ces incompatibilités avec l'environnement institutionnel, les directeurs demandent des moyens matériels pour mieux suivre la destination de ces sommes d'argent allouées par l'Etat. La lutte contre la pauvreté et l'exclusion ne se limite pas à distiller de grosses enveloppes financières, mais l'implication de la société civile dans ces actions doit être un engagement impératif. Le mouvement associatif est également concerné. Le directeur général de l'ADS, M. Bensemane, qui a tenu à éclaircir certains points soulevés, a tenu à présider les séances de travail de cette journée, afin d'apporter des rectificatifs et rendre l'action de son institution plus adaptée aux réalités du terrain. La pauvreté et l'exclusion à l'ordre du jour un 5 octobre en Algérie, organisé par l'ADS, c'est un symbole, d'autant plus que c'est un sujet d'actualité, car la situation sociale ne cesse de se dégrader et plus des 3/4 des populations vivent dans un état critique.