Avec les prouesses réalisées par les néphrologues et les ophtalmologues du CHU de Annaba, s'installe un phénomène nouveau : la volonté des praticiens locaux d'effacer leur déficit dans le domaine des sciences médicales. Ces prouesses marquent bien cette volonté, même si pour ces spécialistes en médecine il manque encore, dans certains cas, l'espace pour susciter d'autres initiatives et rapprochements médicaux et scientifiques. L'exiguïté des locaux du service néphrologie à l'hôpital Ibn Sina en est une preuve. En les visitant ce mardi, à l'occasion d'une visite de travail et d'inspection dans la wilaya, Amar Tou, ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, l'a certainement relevé. C'est certainement pour contrecarrer l'impatience des néphrologues, qu'il a avancé quelques nouvelles opportunités à exploiter par les praticiens locaux pour leur permettre de mieux avancer médicalement. Le dépoussiérage de projets portant réalisation de nouvelles structures de santé, l'inscription et/ou le lancement des travaux de plusieurs autres confirment cette tendance. Dans ses propos, le ministre a parlé de 70 greffes de rein réalisées en 2006 en Algérie et 200 autres prévues pour 2007. Il a également parlé du renforcement de la recherche au sein des facultés de médecine et du monde hospitalier. « Nous avons déjà sollicité un spécialiste libanais pour lancer une formation accélérée de nos praticiens. J'estime qu'en matière de greffe rénale, nous sommes très, très loin même des 4000 réalisées en Arabie Saoudite, 1800 en Egypte et 800 en Jordanie. Toutefois, nous avons permis l'espoir à beaucoup d'insuffisants rénaux. Nous ne devons pas les décevoir. Il est nécessaire donc de multiplier les efforts pour faire mieux dans tous les domaines de la santé publique », a déclaré Amar Tou. Il a également insisté sur la nécessité de créer des banques d'organes notamment celle des greffons de la cornée. Et si à El Hadjar les travaux de gros œuvres du nouvel hôpital de 120 lits sont avancés à 95% pour une réception prévue fin juillet 2007, ceux du Centre anti-cancéreux sont au stade de la viabilisation. Exiguïté mais aussi vétusté à la clinique ophtalmologique où, dans un environnement à la limite de l'acceptable en matière d'asepsie, 10 greffes de la cornée ont été réalisées en trois jours.