Le service d'ophtalmologie du CHU Mustapha-Pacha assure pour le moment la prise en charge des cancers des yeux avec des moyens insuffisants. Quand le cancer est avancé, les jeunes malades sont transférés à l'étranger. Pour diminuer le nombre de transferts pour soins à l'étranger, les ophtalmologues exerçant dans ce service souhaitent la création d'une unité équipée de moyens modernes pour prendre en charge les malades. Les mêmes ophtalmologues comptent instaurer une politique de dépistage des cancers des yeux pour garantir un taux de guérison appréciable. M. Dehar, DG du CHU, a déclaré hier lors d'un point de presse qu'il a animé avoir déjà entrepris les démarches pour l'acquisition d'un appareil de laser diode spécifique pour le traitement des tumeurs des yeux. Le professeur Guemri, spécialiste en ophtalmologie pédiatrique, affirme que les compétences médicales existent, et qu'il ne manque à l'unité qu'elle dirige que des équipements modernes de radiothérapie pour soigner en Algérie tous les cas qui se présentent. Elle estime que les équipements modernes et le diagnostic précoce permettront de sauver la vie et la vue des jeunes enfants et des adultes atteints du cancer des yeux. Cette discipline existe déjà dans le service, mais le manque de moyens de traitements modernes oblige les médecins à opter pour le transfert à l'étranger. Le service d'ophtalmologie du CHU Mustapha-Pacha s'est toujours distingué par la pratique des nouvelles techniques de soins. Disposant de 129 lits, il a assuré 63 525 consultations en 2008. Durant la même année, quelque 19 893 explorations y ont été effectuées, grâce aux nouveaux appareils acquis comme l'OCT (Optic cohérence tomographie), un appareil qui permet une exploration de la macula et de la papille (tête du nerf optique). Par ailleurs et toujours en 2008, le service a réalisé 12 236 interventions chirurgicales dont 1 180 opérations délicates. Le même service à réalisé une prouesse en réussissant à effectuer 240 greffes de cornées en 2 ans (2006 et 2007). Durant ces deux années, les opérations de greffes ont été réalisées avec des greffons importés des USA. Le DG du CHU tient à préciser qu'en 2003, 19 malades ont bénéficié de greffons prélevés sur des cadavres avec le consentement bien entendu des parents. M. Dehar rappelle qu'une greffe de la cornée revient à 5 millions de dinars quand elle est réalisée en France, mais son coût n'est que de 223 000 dinars lorsqu'elle est effectuée en Algérie. Autre spécialité du service, la chirurgie de la rétine, pratiquée grâce à un appareil de laser placé au bloc opératoire. “Nous réalisons en moyenne 12 interventions pour le décollement de la rétine chaque semaine”, explique le Pr Kheroubi. Elle souhaite que les diabétiques consultent régulièrement des ophtalmologues pour être pris à temps, pas à un stade avancé comme c'est le cas aujourd'hui. Abordant dans le même sens, le Dr Barkat qui prend en charge les diabétiques présentant des complications ophtalmiques, tire aussi la sonnette d'alarme car elle dit que “nous recevons des malades à un stade très avancé. Nous pouvons très bien les soigner s'ils viennent au début de la maladie”. Quant au docteur Djabou, il annonce que son unité a réalisé une centaine d'interventions pour corriger la vision réfractive. Cette technique nouvelle est devenue possible grâce au nouvel appareil installé depuis peu. M. Dehar annonce le départ en France de 3 ophtalmologues pour suivre un stage à la banque des yeux à Paris, et ce, dans la perspective d'en créer bientôt une au CHU Mustapha-Pacha. Le Pr Ailem affirme, pour sa part, que cette banque, quand elle sera opérationnelle, permettra aux médecins de pratiquer des greffes de cornées à partir de greffons prélevés en Algérie. Djafar Amrane