Une radiographie des violences perpétrées en banlieue, il y a plus d'un an, suite à la mort tragique de deux adolescents dans un transformateur EDF de Clichy-sous-Bois, a été dressée par une enquête du Centre d'analyse stratégique sur le phénomène des violences en banlieues. Une première équipe de sociologues, rapporte le Figaro dans son édition de vendredi, a concentré ses recherches sur Aulnay, une ville où « les émeutes ont été précoces, violentes, et se sont éteintes rapidement ». Les auteurs relèvent ainsi que les émeutiers cherchaient d'abord « à se faire entendre », à « exprimer leur colère face aux événements de Clichy », à « entrer en conflit avec les policiers », mais également à prendre part à un véritable jeu. « Il semble que les émeutes ont aussi constitué un grand défouloir, notamment pour les plus jeunes », peut-on lire dans le rapport, largement inspiré des paroles recueillies auprès des interviewés. Un second volet de l'enquête s'appuie sur l'exemple de Saint-Denis, marqué par trois nuits d'émeutes et des dizaines d'incendies (poubelles, voitures, etc.). Les événements semblent le fait des « petits » et non des « grands frères ». « Ceux âgés de 14-20 ans apparaissent beaucoup plus concernés », souligne l'étude. Tant et si bien que les aînés ont « été mis hors jeu par leurs cadets ». Ils sont, pour la plupart, scolarisés et n'ont « dans l'ensemble, jamais eu à voir avec la justice ». Leurs motivations, enfin, diffèrent de celles de leurs voisins d'Aulnay. Chez eux domine un « phénomène d'identification » aux victimes de Clichy-sous-Bois, Zyed et Bouna. Prendre part aux émeutes signifie également « faire partie du quartier » et y « négocier sa place ». C'est aussi l'occasion de « régler des comptes », soit avec la police, soit avec le voisinage.