Deux gardiens de la paix ont été mis en examen dans le dossier visant la mort de deux adolescents en 2005 dans un transformateur EDF de Clichy-sous-Bois, événement à l'origine de la vague de violences dans les banlieues. « J'ai un sentiment de reconnaissance envers la justice (...) Je pense aux enfants et à leurs familles, qui vivent un moment d'intense soulagement. La gestion de cette affaire par Nicolas Sarkozy a été calamiteuse et irresponsable. Les pouvoirs publics ont eu une position partiale, offensante et irresponsable sans laquelle il n'y aurait peut-être pas eu d'émeutes dans les banlieue », note Me Jean-Pierre Mignard, avocat des familles des victimes. Les deux policiers, qui avaient été entendus initialement en novembre en qualité de témoins assistés, sont finalement poursuivis pour « non-assistance à personnes en danger ». Poursuivis par des policiers, trois adolescents s'étaient réfugiés dans un transformateur EDF. Deux d'entre eux, Zyed Benna et Bouna Traoré, sont morts électrocutés. Le troisième, Muhittin Altun, a été gravement blessé. A l'époque, le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, avait nié que les policiers avaient poursuivi les victimes. L'Inspection générale des services (IGS) a détaillé la chronologie de cette journée pour finalement pointer l'attitude de certains fonctionnaires, relevant : « L'étude de la chronologie des faits met en évidence le fait que, si EDF avait été avisée au moment où le gardien de la paix constatait que les deux jeunes étaient susceptibles d'entrer dans la centrale, les agents EDF seraient intervenus un quart d'heure avant que ne se produise l'accident. » Le ministre de l'Intérieur et candidat à l'Elysée a refusé de s'exprimer ou de revenir sur ces affirmations.