En effet, après avoir temporisé quant à la mise en exécution du jugement d'évacuation rendu en juillet 2005 par le tribunal local, l'administration vient d'ordonner la récupération coûte que coûte du siège en question, sans aucune solution de recharge pour l'entreprise publique et ses 80 travailleurs qui sont jetés à la rue. Selon des sources syndicales, le chef de centre a été entendu pendant toute la journée de samedi dernier par les services de la 5e sûreté urbaine de Chlef sur la même affaire. Il a été relâché en fin d'après-midi, en attendant, nous dit-on, les suites que réserverait à ce dossier le magistrat de la juridiction locale.Le centre est pour le moment fermé et ses activités paralysées, tandis que les salariés sont livrés à eux-mêmes et ne savent plus à quel responsable se vouer pour obtenir, en échange, un lieu adapté à leur activité principale. La décision de la wilaya de récupérer ce bien que la SNTR occupe depuis l'indépendance remonte à 2002, lorsque la direction de l'entreprise avait été mise en demeure de vider les lieux et de transférer sa filiale transport et maintenance à la zone industrielle d'Oued Sly, distante de 10 km de Chlef. Le groupe SNTR, par le biais de son PDG, avait alors répondu que « le transfert n'est pas envisageable pour les motifs suivants : le terrain en question est nu et l'entreprise ne peut y engager des investissements lourds compte tenu des difficultés financières qu'elle rencontre ». Il sollicite ainsi le wali de Chlef pour obtenir l'affectation d'un autre site, notamment celui de l'ex-EVSM à Oum Drou, à la sortie est de la ville de Chlef. A ce titre, une délégation de la SNTR avait été reçue en avril 2006 par le chef de l'exécutif de wilaya et « s'est entendue avec lui sur l'occupation du nouveau siège », signale le président du comité de participation et secrétaire général du syndicat de la SNTR, Yousfi Miloud, que nous avons contacté hier par téléphone. « Nous n'avons jamais refusé de quitter le lieu, bien qu'il nous appartient de droit puisque nous l'occupons depuis 1962. Néanmoins, nous avons demandé un autre siège pour pouvoir héberger nos activités et préserver les 80 emplois, dont la plupart sont des pères de famille qui y exercent depuis plusieurs années. Le wali de Chlef avait, dans un premier temps, accepté notre proposition, avant de revenir sur sa décision pour des raisons que nous ignorons », affirme-t-il. Il faut dire que par lettre datée du 16 mai 2006, le PDG du groupe SNTR avait également saisi le premier responsable de la wilaya pour attirer son attention sur le « retard dans la mise à leur disposition du centre EVSM d'Oum Drou ». La réponse s'est manifestée une année plus tard, mais avec l'ordre d'évacuer immédiatement le centre, et sans aucune solution pour les engins s'y trouvant et les 80 travailleurs en place.