Volkswagen, le premier constructeur automobile européen, a annoncé le départ, fin décembre, de son président du directoire, Bernd Pischetsrieder et son remplacement par le patron de sa filiale haut de gamme Audi. « Le présidium du conseil de surveillance de Volkswagen et le président du directoire, le docteur Bernd Pischetsrieder, sont convenus de sa démission, qui a été effective le 31 décembre 2006 », déclare le groupe allemand dans un communiqué. Celui-ci ne donne aucune explication à ce départ. Il y a six mois tout juste, le conseil de surveillance avait reconduit à l'unanimité Pischetsrieder dans ses fonctions, prolongeant son mandat de président du directoire jusqu'en avril 2012. La position de Pischetsrieder, qui avait auparavant dirigé BMW, avait été menacée au cours des mois précédents, sa gestion étant contestée à la fois par des investisseurs et par des syndicats. Cette situation avait conduit le président du conseil de surveillance, Ferdinand Piëch, qui n'est autre que son prédécesseur à la tête du directoire, à juger, dans un entretien à la presse, que la prolongation de son contrat était « une question ouverte ». Piëch, considéré par de nombreux observateurs comme le véritable patron du groupe automobile, avait souligné l'opposition aux projets de réduction des coûts des dix représentants des salariés au conseil de surveillance, qui compte au total 20 membres. Auprès des analystes, Winterkorn, âgé de 59 ans, passait pour un protégé de Piëch et pour le favori à la succession de Pischetsrieder. Mais certains soulignaient qu'un changement au sein de la direction pourrait avoir des conséquences pour Wolfgang Bernhard, le jeune patron de la marque VW, prétendant logique à la succession. Après son départ de la présidence du directoire, Pischetsrieder recevra des « affectations spéciales » au sein du groupe, a-t-on appris d'une source du conseil de surveillance.