C'est apparemment le mot d'ordre en vogue à Annaba depuis l'incendie de la salle omnisports Safsaf, jeudi dernier. Cela a entraîné l'attribution de 19 logements sociaux aux familles sinistrées et l'accélération des travaux pour l'achèvement de 30 autres sociaux participatifs destinés au reste. En attendant, ces 30 familles seront provisoirement hébergées dans le jardin d'enfants, propriété du groupe Sider. Jusqu'ici en bon état, ce jardin est doté de tous les équipements et commodités. Rien ne dit que le propriétaire s'est adressé à un expert pour un inventaire des lieux pour, en cas de dégradation, réclamer réparation aux autorités émettrices de la réquisition. « Mourir pour un logement », c'est aussi le mot d'ordre au centre de transit de Sid Harb, à la vieille ville, à Sidi Salem, gazomètre et dans beaucoup d'autres cités et bidonvilles. « S'il faut que l'un de la famille meurt accidentellement dans la baraque que nous occupons pour prétendre à un logement, nous allons tirer à la courte paille pour désigner qui de la famille devra se sacrifier. De toutes les façons, cela ne sera pas nécessaire puisque d'un moment à l'autre la bâtisse risque de s'effondrer sur tous », ont avoué trois locataires sur les 13 qui occupent l'habitation menaçant ruine sise à rue Frikh Baghdadi. Ces trois mères de famille n'ont fait qu'exprimer l'idée qui prend forme dans tous les esprits au sein des familles dans le besoin urgent d'un logement. D'où cette rumeur persistante au sein de l'opinion publique locale quant à un incendie volontairement provoqué. D'autres affirment que les 49 familles auraient dû être recasées en 2003 au lendemain de la destruction de leurs demeures respectives par les inondations. Trois années après, l'incendie de la salle Safsaf a embrasé les cœurs et les esprits. Tant et si bien que les responsables se sont finalement aperçus que 19 logements sont inoccupés à El Bouni et qu'ils pouvaient les attribuer. A travers ces mêmes colonnes, des logements vacants propriétés de l'OPGI, non attribués avaient été signalés à Boukhadra, Sidi Salem, El Bouni, Didouche Mourad, 8 Mars, centre-ville, à Sidi Amar et El Hadjar. « Il y a plus d'une centaine », ont affirmé plusieurs cadres et travailleurs de l'OPGI. « Moins de 60 », a précisé leur directeur général. Ce ne sont pas ces logements sociaux que l'on a attribués à des « riches » citoyens ou à de « hauts placés » dont il est question et qui, par centaines, sont toujours inoccupés. Il s'agit de logements sociaux bien OPGI de récupération ou neufs non attribués.