Les membres de la section syndicale de l'unité de production de la société nationale des tabacs et allumettes (SNTA) ont menacé, hier, de recourir à un vaste mouvement de protestations pour « faire valoir (leurs) droits dans le cadre de l'esprit d'entreprise », soulignent-ils après l'échec des négociations entamées depuis octobre dernier avec la direction générale. Déjà en proie à la déprime, les 184 travailleurs de cette unité de production de tabacs, sise à Sidi El Houari, ont franchement viré à la contestation, n'hésitant pas à interpeller les responsables sur leur situation. A l'arrêt depuis plus de cinq mois, l'unité Bentaïba d'Oran est pratiquement soumise au bon vouloir de la direction générale qui tarde à prendre une décision allant dans le sens de la reprise. Une commission technique dépêchée par la direction générale sur les lieux de l'unité a fini par jeter le trouble parmi les travailleurs, lesquels subodorent un coup fumant. Les membres de la commission technique ont procédé à l'évaluation des structures de l'ancienne usine de Bastos, promettant aux travailleurs une issue heureuse à leur situation. Reprendre le travail « Nous restons sceptiques quant aux promesses de la commission technique. Qui nous dit que cette commission n'est pas entrain d'inventorier nos outils de travail pour passer au stade de la de privatisation », affirment des délégués syndicaux. Ces derniers ont d'ailleurs adressé un « ultimatum » à leur direction générale pour l'ébauche d'un nouveau plan de travail. « Nous attendrons jusqu'au 31 janvier pour décider des mesures à prendre », ont-ils déclaré. Les 184 travailleurs de l'unité Bentaïba, qui sont rémunérés depuis cinq mois sans produire la moindre cigarette, ont souhaité vivement reprendre le travail. « Notre unité a toujours fonctionné normalement puisque nous produisions 120 000 paquets de cigarettes Afras par jour. Notre unité n'a jamais failli », déclarent des travailleurs, ajoutant que le véritable problème « réside essentiellement dans la mauvaise gestion ».