La chaîne de télévision publique, ENTV, accorde, curieusement, peu d'intérêt au procès Khalifa, ouvert lundi dernier au tribunal criminel de Blida. Alors que les médias nationaux (presse écrite et radio) et internationaux suivent avec beaucoup d'attention l'évolution du procès, l'ENTV, elle, a laissé les téléspectateurs sur leur faim. La chaîne, censée faire du service public, a, hormis un petit sujet en off diffusé dans le JT de 20h, le premier jour du procès, choisi, semble-t-il, de faire abstraction de cet événement. En effet, l'Unique n'a pas jugé utile d'informer le public sur ce qui se passe au tribunal de Blida depuis lundi. Silence radio. Les JT de la chaîne publique se concentrent, comme d'habitude, sur l'activité officielle. Pourquoi un tel choix éditorial, alors que le jugement de l'affaire Khalifa, « plus grande escroquerie du siècle », constitue l'événement majeur de ces derniers jours ? Existe-t-il une volonté politique de banaliser cette affaire ? Le citoyen algérien qui débourse de l'argent, à travers les factures d'électricité, pour regarder la chaîne nationale, n'a-t-il pas le droit de suivre les développements de cette affaire sur sa télévision ? A quand les Algériens seront-ils obligés d'aller chercher l'information concernant leur pays sur les chaînes satellitaires étrangères, notamment les chaînes arabes ? Les questions demeurent sans réponses. Mais une chose est sûre : la fermeture du champ audiovisuel nuit davantage et constitue même une atteinte au droit du citoyen à l'information objective.