Durant l'année 2003, il est enregistré 332 patientes recherchant le Tamoxiphène, un médicament pour traiter le cancer du sein. « Nous leur avons procuré ce médicament, une hormone que la patiente doit prendre pendant deux ans au moins après l'ablation du sein. Une boîte de Tamoxiphène comprend trente comprimés et coûte 750 DA. Elle couvre 15 jours de traitement », explique le président de l'association El Amel, Abdenour Kettab. Selon ce dernier, l'association reçoit une moyenne de soixante ordonnances par jour. « Depuis trois ans au moins, les hôpitaux n'offrent plus gratuitement les médicaments aux malades. La plupart de ces derniers, suivis au CPMC, viennent de l'intérieur du pays et sont démunis. Nous sommes submergés par les ordonnances. Pour cette raison, notre assistance aux malades concernant le transport a été revue à la baisse. Nous ne prenons en charge actuellement que certains cas. A titre d'exemple, un malade qui vient d'Adrar, en plus démuni, pour subir une chimiothérapie. » Ainsi, 120 malades ont bénéficié en 2003 de prise en charge en matière de transport. En parallèle, « chaque jour, nous recevons des malades qui nous sollicitent pour d'autres services, à l'exemple des vêtements pour les hospitalisés, des fauteuils roulants, des béquilles, des couches et des poches colostomie. Nous avons épuisé quarante cartons dont chacun comprend 500 poches ». Côté hébergement, « nous travaillons en collaboration avec Dar Errahma de Birkhadem où un pavillon est réservé aux cancéreux. Ce qui nous permet d'économiser les frais d'hôtellerie ». Des malades sont pris en charge en matière d'imagerie médicale comme les IRM et le scanner. Ainsi, indique le même interlocuteur, « des médecins privés assurent gratuitement, pour les malades que nous leur envoyons, ce genre de prestations ». Côté projets, l'association compte aménager le jardin du CPMC et de le doter d'une bibliothèque. Comme est en étude le projet de construction d'un centre d'accueil pour les familles des cancéreux. « Nous voulons aussi nous doter d'une ambulance. Le problème de transport se pose surtout quand il s'agit de décès. En plus, louer une ambulance privée coûte cher. A titre d'exemple, évacuer un mort du CPMC vers l'aéroport nous revient à 3000 DA. Pour Alger-Béjaïa, le coût dépasse les 15 000 DA », indique le même responsable.