Les élèves internes du Technicum « Hakoumi Laïd », sis face à l'hôtel des finances d'Adrar, se sont manifestés d'une manière spontanée, dés 7 heures et demi du matin, le mercredi dernier. Ces lycéens ont choisi la rue pour dénoncer leurs conditions « précaires d'hébergement et la mauvaise restauration dans la cantine. » Sortis en masse de leur établissement scolaire, ces élèves, dont le nombre avoisine les quatre cents, ont d'abord tenu un sit-in devant le portail, puis un groupe de près de soixante s'est détaché du lot pour se diriger vers le siège de la direction de l'Education. Il était déjà presque 9 heures lorsque quatre délégués du groupe ont été reçu par un responsable de l'académie. A l'issue de cette entrevue, les délégués des élèves qui semblaient « satisfaits » de leur entretient, ont fait alors signe à leurs camarades de rejoindre sur le champ leurs bancs de classe dans une discipline bien appréciée. Selon le témoignage d'un représentant de ces lycéens, « c'est la détérioration progressive de leurs conditions de vie à l'intérieur de cette institution qui les a poussés à choisir la rue comme moyen de revendication. » Cet élève dira : « Cela dure depuis le premier jour de la rentrée scolaire. Nous avons saisi l'intendant à plusieurs reprises mais sans résultat. Une fois, il nous a dit sèchement : ‘'si vous n'êtes pas content alors rentrez chez-vous !''. Nous vivons dans des conditions lamentables en cette période hivernale. Nous souffrons d'un manque flagrant d'hygiène. En effet, les matelas sont usés et sales, les couvertures également, puisqu'elles n'ont jamais fait l'objet de renouvellement ou de lavage. » Conditions déplorables Notre interlocuteur poursuivra avec un léger sourire : « j'utilise la même couverture dont disposait mon frère aîné il y a trois ans. Les douches n'ont pas de porte, il faut pointer parmi les premiers pour profiter de l'eau chaude. Nous souffrons d'un manque flagrant d'hygiène. » « Un autre point aussi important, ajoute ce lycéen, c'est la mauvaise qualité de la nourriture que l'on nous propose. Elle n'est constituée principalement que de pâtes, de lentilles, de riz blanc, etc. Aucun légume frais n'est servi ! La viande, le poulet et les desserts font partie de l'imaginaire ! Au petit déjeuner nous n'avons droit qu'à un quart de baguette chacun, avec une cuillère de confiture ! ». A une question relative aux conditions des études, il nous répondra : « Nous suivons une scolarisation normale et même parfaite. Nous avons de bons professeurs. Les cours sont d'un très bon niveau. Sur ce plan nous n'avons rien à dire ! ». En réaction, le directeur de l'Education, qui s'est empressé de se rendre sur les lieux, dira en direction des médias : « J'ai donné des instructions fermes au directeur de l'établissement et à son intendant pour remédier immédiatement à cette situation. Je reste intransigeant avec une tolérance zéro sur trois points, à savoir : les bonnes conditions dans les salles de cours et dans les dortoirs et leurs structures d'accompagnement et enfin la bonne restauration. Pour ce point essentiel, j'exige la participation personnelle des représentants des parents d'élèves à l'élaboration des menus des différents repas destinés aux internes. »