Le complexe hydraulique de BeniHaroun (Mila), qui constitue le plus grand barrage du pays, avec une capacité de près d'un milliard de mètres cubes, sera renforcé, fin mars, par la réception de deux autres couloirs que sont les barrages Ourkiss d'Oum El Bouaghi et de Koudiat Medaouar de Batna. Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, en visite d'inspection, jeudi, dans les deux wilayas, a insisté devant les responsables des deux ouvrages sur le respect des délais. « Je dis bien fin mars et non début avril », a-t-il averti les responsables du barrage Koudiat Medaouar qui semblent être confrontés aux tracasseries bureaucratiques au niveau du port de Annaba. Le barrage Ourkiss, connecté directement au complexe BeniHaroun, devra transférer quelque 90,4 millions de mètres cubes par an. Le volume de l'AEP représente 16%, destiné à alimenter les agglomérations d'Oum El Bouaghi, de Aïn Beïda, de Aïn Kercha, de Aïn M'lila et de Aïn Fekroun. Après de sérieuses contraintes liées à la route et au gazoduc, le projet a pu bien avancer. Quant au couloir Koudiat Medouar relié, lui aussi, au système de BeniHaroun, des blocages d'ordre administratif ont alourdi la cadence des travaux. Le barrage devra, après réception, alimenter les centres de Batna, de Tazoult, de Barika, d'Arris, de Aïn Touta et de Khenchela. Le volume total destiné à ces agglomérations est de l'ordre de 122 860, 8 m3/jour. Sur le chantier, le ministre n'a épargné aucun responsable du projet pour tenter de donner un nouveau souffle aux travaux. « Je sais que chacun se cache derrière l'autre », a-t-il lancé, rappelant que son département est en train de mener une véritable course contre la montre. Parmi les blocages cités sur les lieux, il se trouve qu'un important lot d'équipement est bloqué au niveau du port de Annaba. Conséquence : le taux d'avancement des travaux en matière d'équipement est de 0%, tandis que le travail de génie civil est à un taux de 40%. Le barrage de BeniHaroun constitue le noyau d'un gigantesque complexe hydraulique intégré, estimé par l'Agence nationale des barrages (ANB) à 500 millions de dollars. Visant la mobilisation et l'exploitation des eaux de surface des hautes plaines du Constantinois et des Aurès, il permet l'alimentation en eau potable de quelque 5 millions d'habitants dans les agglomérations des wilayas de Batna, de Khenchela, d'Oum El Bouaghi, de Mila, de Jijel, de Aïn M'lila et de Constantine.