Les besoins de l'Algérie en ressources hydriques ne cessent de croître d'année en année sous l'effet de la croissance économique et démographique. En plus du fait, qu'elles sont limitées et inégalement réparties, les ressources en eau dans notre pays subissent, en plus et depuis vingt ans, les effets conjugués de la sécheresse et de la pollution. Le gouvernement algérien, pour faire face à cette situation, a mis en place un programme très ambitieux de mobilisation et de gestion de cette ressource rare et vitale. Des forages, des stations de dessalement de l'eau de mer, mais aussi des barrages sont en chantier, à travers l'ensemble du territoire national. A la faveur d'une croissance économique importante, estimée à 5,2% pour 2008, du désendettement extérieur, de l'accumulation des réserves de changes, et de la poursuite d'une politique de développement qui donne la priorité aux infrastructures de base, plus de 7 milliards de dollars sont actuellement mobilisés pour la réalisation de ces barrages d'ici à 2009. L'Algérie est devenue, de ce fait, un chantier à ciel ouvert, qui démontre une volonté ferme d'en finir une bonne fois pour toutes avec les problèmes liés à cette denrée rare. L'objectif recherché à travers ces projets est de parvenir à une sécurité en matière d'eau, enjeux des prochaines années et source de nombreux conflits qui pourraient éclater à l'avenir dans différents points de la planète. L'Algérie dispose actuellement de 57 barrages à travers son territoire d'une capacité totale de mobilisation atteignant 6 milliards de m3, et compte faire passer ce nombre à 70 d'ici à 2009 avec une capacité totale de 8 milliards de m3. D'ailleurs, 13 nouveaux ouvrages sont en construction. Il s'agit du barrage de Tichy Haf à Béjaïa d'une capacité de 80 millions m3 et qui est à un taux de réalisation très avancé (99%), du barrage Kissir à Jijel d'une capacité estimée à 68 millions m3, de celui du réservoir Ourkiss toujours dans la wilaya de Jijel de 65 millions de m3, du barrage de Douera, à Alger, d'une capacité de 110 millions de m3, et, enfin, de celui de Bougous, à El Tarf, d'une capacité de 75 millions de m3. Sans doute que l'un des plus grands barrages réalisés est celui de Beni Haroun dans la wilaya de Mila dont la réalisation a pris beaucoup de temps à cause de nombreux problèmes techniques. Ce grand ouvrage hydraulique est destiné à l'alimentation de 5 wilayas en eau potable, entre autres la wilaya de Constantine, et permettra l'irrigation de plus de 400 000 ha. Lors de son déplacement dans l'est du pays, en 2007, le président de la République a procédé à son inauguration. M. Bouteflika avait accordé toute la priorité à ce complexe hydraulique qui reste une réalisation stratégique majeure dans le programme du développement du secteur des ressources en eau. Jijel, Constantine, Oum El Bouaghi, et beaucoup d'autres régions limitrophes ayant souffert le martyre quant à l'alimentation en eau potable, notamment en période estivale. Cet ouvrage hydraulique est destiné à près de quatre millions d'habitants répartis sur le territoire de cinq wilayas. En plus, il permettra l'irrigation de plus de 400 000 ha allant ainsi jusqu'aux plaines de Téleghma, Remila, Ouled Fadel, Chemora, Batna et Aïn Touta. Faut-il rappeler que ce barrage, au plan technique, a 120 m de hauteur à partir des fondations, une longueur de 710 m en crête, avec pour capacité de retenue normale 960 millions de m3. Ce site comprend deux barrages principaux : le Boussiba et le Beni Haroun. S'agissant du transfert d'eau potable du barrage de Beni Haroun à celui de Oued Athmania, totalement achevé et mis en eau, il est à noter que les travaux sont achevés et la conduite mise en service depuis juillet 2007. Le transfert quotidien, indique-t-on est de 600 000 m3. En outre, la consistance physique du barrage de Beni Haroun comprend 3 barrages-réservoirs : Oued Athmania, Koudiat Medouar et Ourkiss, d'une capacité respective de 35, 62 et 65 millions de m3. Le fameux site de Beni Haroun se compose, également, de trois stations de pompage d'eau brute de grande capacité. La plus importante est celle de Beni Haroun considérée comme l'une des plus grandes de la planète. Il s'agit, en fait, d'un prototype dont la puissance est de 180 mw, refoulant un débit de 23 m3/s, soit plus de 1,5 million de m3 par jour, sur une hauteur de 800 m. Il faut signaler que le barrage connaît de véritables problèmes techniques, puisque des infiltrations d'eaux ont été constatées. M. Bouteflika, lors de son déplacement, a suggéré aux responsables en charge de cet ouvrage d'appeler l'expertise étrangère pour «régler définitivement ce problème qui présente un risque d'une véritable catastrophe écologique», avait-il indiqué. Beaucoup d'autres grands ouvrages ont été réalisés, à l'exemple du Taksebt, ainsi que de nombreux transferts, et même des forages. Bien d'autres projets sont encore à l'étude, et seront lancés incessamment dans le but de satisfaire les besoins des populations en eau pour la consommation et l'irrigation. Un défi qui sera normalement relevé avec la volonté de tous ceux qui ont la charge de ces projets. B. A.