Figure bien connue des services de la police pour son implication dans plusieurs affaires liées au vol, E. M., alias El Harrachi, 26 ans, était présenté hier au parquet pour coups et blessures volontaires. Au départ, le mobile était le vol. Aux 1100 Logements (Ecotec) à Bouira, ce vendredi 12 décembre, l'heure affichait 22h30. Dans le parc auto, le calme régnait. La tentation était grande pour E. M. qui rôdait aux alentours à la recherche d'un coup fumant. Ce coup fumant, une 205, s'est matérialisé pour le petit truand, qui se faisait passer ce soir-là pour le gardien du parc. S'en étant approché, il a entrepris aussitôt de démonter la roue de secours fixée à l'arrière. Son manège n'a pas échappé au neveu du propriétaire du véhicule. Ce dernier qui habite le village voisin, Saïd Abid, a confié la voiture à ses neveux. Ceux-ci, connaissant les nombreux vols qui se commettaient la nuit dans le quartier, ouvraient particulièrement l'œil ce soit-là. L'un d'eux, intrigué par le comportement suspect du voleur, dégringolait les escaliers quatre à quatre pour interpeller l'individu aux allures peu payantes. Une rixe a éclaté entre eux. Le jeune R. Y., 31 ans, arrivait à son tour sur les lieux. Voulant séparer (à ses dires) les deux lutteurs, il recevait un coup de poignard au foie. Répandant beaucoup de sang, il a été évacué vers l'hôpital Mohamed Boudiaf où il a été opéré d'urgence. Alertée par un citoyen, la police n'a débarqué sur les lieux que pour constater le drame et la fuite de l'agresseur. Elle n'a pas eu à le chercher longtemps. Peu après, en effet, celui-ci arrivait à l'hôpital, blessé à la poitrine et à la jambe. Craignant qu'il soit lynché par les membres de la familles de la victime, présents dans la salle d'attente, la police a fait rentrer le truand par derrière afin qu'il soit soigné. Les blessures se révélaient superficielles, étant faites au rasoir. Il dira, d'ailleurs, au commissariat où il a été embarqué, que les deux frères s'étaient jetés sur lui et qu'il n'a fait que se défendre. La police qui a noté le caractère superficiel des coups de lame, qui ont surtout plus entaillé la laine du tricot que la chair, n'a pas été dupe. Le truand s'était coupé volontairement avec une lame de rasoir pour faire croire qu'il a été agressé, et cela dans le but d'accréditer le thèse de la légitime défense.