Le Festival culturel national annuel du film amazigh a livré son épilogue, avant-hier dans la soirée, à la maison de la culture Abdelkader Alloula, en consacrant deux œuvres : Les âmes de l'exil, le documentaire de 52mn (2006) de Saïd Nanache, a obtenu l'Olivier d'or du documentaire. En fait, c'est l'histoire d'un peuple attaché à ses traditions millénaires et asservi à sa terre. Les départs tant attendus y sont des attachements. Sous le regard des mères impuissantes, la nouvelle génération perpétue l'exemple des anciens qui se sont exilés pour un jour ou pour toujours. Cette fois-ci, les filles font partie du voyage. Elles disent adieu au sang et à la terre kabyle. Une histoire émouvante, attachante et douloureuse. Comme l'exil. Au bout du tunnel ou en version originale Ad-bin tifrat, de Mohamed Yarbi, une œuvre de 15mn (2006) a décroché l'Olivier d'or du film de fiction. Youcef, un jeune diplômé universitaire, pénètre la spirale de la routine du travail où il se donne corps et âme... Une routine qui lui permet d'adoucir son quotidien socio-économique ardu. Une histoire apparemment simple mais, narrée d'une manière vraie et sincère. Pour l'Olivier d'or du film d'animation, le jury, présidé par le réalisateur Abderrahmane Bouguermouh, n'a pas jugé nécessaire de le décerner en raison de la participation d'une seule production, Zim Zam de Matoub Massinissa. Mais au-delà de ces consécrations, qui ont été applaudies sans véritable réaction protestataire – même si dans pareilles manifestations, on trouve toujours à redire–, ce festival a eu le mérite d'exister et de montrer des créations récentes, en majorité exclusives, dans un contexte culturel où le cinéma national n'existe pas vraiment. Un festival qui sauve la face, en fait. Nous y reviendrons...