Le culturisme qui était fort prisé à Oran, durant les années 60 et 70, semble ne plus être à son apogée même si les salles foisonnant ça et là. Appelé actuellement sous le vocable de Body- Building, ce sport de l'esthétique est tombé en désuète et n'est que l'apanage de certains « mordus » qui ne veulent point lâcher la bride. Après l'indépendance, les jeunes d'El Bahia, sans doute subjugués par les films de Péplums, à l'image de leurs stars qu'étaient les Steeve Reeves, Reg Park, Gordon Scott, Dan Vadis et autres, ont vite adopté cette discipline afin de se mettre en exergue. Rappelons qu'Oran était étoffée durant cette époque de salles qui pouvaient se compter sur les droits d'une main. Durant ces années d'insouciance, les précurseurs de la beauté du corps avaient pour nous feu Mostefai Tahar et Embarek Mohamed qui, d'ailleurs, représentaient l'Algérie au championnat du mode de MR Univers, en 64 à Londres. La salle de Tahar Mostefai, qui était sise au passage de la Bastille, fut le point de chute des férus de cette discipline qui, il faut le dire, a récolté sa moisson durant de longues années. Les nostalgiques se rappellent avec effervescence les challenges qui ont eu lieu dans les diverses salles de cinéma à l'image de l'Afrique et du Pigalle où chacun voulaient avoir la vedette et cela dans une très belle ambiance. Après ces belles saisons où le culturisme a atteint sa notoriété, ce fut la traversée du désert et dans ce cadre là, ce fut la dèche totale. Même si le nombre de salles a augmenté, cette discipline est rentrée dans les rangs et est devenue simplement un objet de mercantilisme. A l'heure actuelle, même si certains « résistants » ne veulent point couper le cordon ombilical, c'est la traversée du désert qui semble prendre des propositions anachroniques. Mais, ne tirons pas trop sur la corde, certaines associations n'ont point voulu mettre la clé sous le paillasson, même si moult problèmes gravitent au tour d'eux. Cette frange de dévoués au body bulding a déjà pris le bon cap et cela contre vents et marrée, pour mettre a profit leur expérience au bénéfice des jeunes afin de les éloigner des vices qui, pour le moment, sont devenues légion. Verra-t-on le culturisme renaître de ses cendres à Oran comme au temps de sa splendeur ? telle est la question.