Danger n «Je sais qu'il y a des jeunes, à ce jour, qui consomment des médicaments achetés chez des pharmaciens ou ailleurs tels que la «délia», testostérone, et d'autres produits.» C'est ce que nous révèle Abdellah Guendouz, entraîneur, en revendiquant une commission nationale de contrôle dans les salles de musculation pour sauver les jeunes livrés à eux-mêmes rêvant de gloire et de «chohra». Ammi Abdellah, 60 ans, nous assure qu'il n'a jamais consommé de produits dopants ni de protéines en boîte. Il est parmi les premiers à Tipasa qui a ouvert une salle de musculation et de body-building, une salle olympique à Koléa. «J'ai obtenu l'autorisation d'ouverture de la salle et je suis diplômé. Mais je n'ai jamais reçu une commission de contrôle dans ma salle depuis son ouverture, il y a près de 29 ans. Et je suis prêt à la recevoir», nous déclare-t-il. «Dans le monde, les sportifs de body-buildings ont leurs propres médecins spécialisés, en revanche, chez nous, non», dit-il encore assurant : «Lors des exercices avec les athlètes, je ne permets à personne de les prendre en charge. Je m'occupe, personnellement, de les entraîner et de leur montrer les bons mouvements à faire surtout pour ceux qui prennent ce sport pour un loisir juste pour développer leur corps.» Ammi Abdellah se dit en outre «triste pour Fateh qui n'exerce, actuellement, aucun sport alors qu'il est entré dans «la légende» durant les années 1989 à 1991 où il avait été champion d'Algérie (1991)…» Fateh n'a pu avoir d'enfants qu'après 12 ans de mariage à cause des substances dopantes et, selon le rapport du médecin légiste, «il aurait été victime d'une intoxication médicamenteuse sans mon consentement préalable lors des séances d'entraînement de body-building». L'arrêt de prise de ces substances a causé, selon Fateh, des troubles de la vue –notamment une baisse de l'acuité visuelle – de l'hypertension et une gynécomastie. L'entraîneur Ammi Abdellah nous citera l'exemple d'un autre athlète de body-building décédé en 1997 à Tiaret à cause des anabolisants et se sentira fier de l'action qu'il a faite au profit des jeunes lors d'une journée d'information et de prévention et de lutte contre le dopage en milieu sportif où il a apporté courageusement son témoignage devant l'assistance. Cette journée a été organisée en 1997 par l'Organisation nationale pour la sauvegarde de la jeunesse à la Bibliothèque d'El-Hamma (Alger). Ammi Abdellah nous citera l'autre exemple du regretté Mohamed Réda Adda, un jeune pratiquant du body-building de 35 ans d'Oran décédé en 2006. Le président de la commission de body-building et lifting d'Oran à l'époque avait, selon un article de notre confrère hebdomadaire sportif Goal n°172, daté du 1er au 7 avril 2006, visité le journal pour sensibiliser les jeunes. «L'objectif de ma visite — cite l'article — est de sensibiliser les jeunes contre les produits dopants et de dénoncer les actes de certaines personnes qui profitent de la naïveté des jeunes athlètes en leur vendant des produits pharmaceutiques périmés à des prix mirobolants.» Enfin, ammi Abdellah se félicite d'avoir constaté que le secteur de l'éducation commence à bouger dans la sensibilisation antidopage. Il nous montre un sujet de français du baccalauréat de 2004 qu'il conserve toujours et qui parle de «sport et dopage». Il finira par rendre par le biais d'InfoSoir un vibrant hommage à son professeur et entraîneur feu Mohamed Tiguertoudghar dit Tiger de Blida. «Celui-ci était un moudjahid sur deux fronts : contre le colonialisme français et contre le dopage. Il avait formé des centaines d'haltérophiles. Il a toujours sa salle à Blida. Il est décédé le 28 avril 2007… dans la plus grande discrétion.»