Intérêt n Avec l?arrivée du printemps, les salles de body-building se livrent à une concurrence effrénée en raison de la forte demande de la part des jeunes qui rêvent tous de devenir des «mastodontes». Ressembler à des acteurs ou des athlètes de renom titille l'esprit de bon nombre de jeunes Oranais, c?est pourquoi la «gonflette» ou encore la pratique du sport de musculation suscite, avant chaque début de printemps, un fort engouement. Dans les salles de body-building ouvertes aux quatre coins de la ville, les jeunes s'escriment au cours d'harassantes séances d'entraînement, à se construire une musculature de rêve. Les quelques centimètres de tour de biceps, de triceps, des pectoraux ou d?abdominaux en tablette de chocolat, gagnés à coup de torrents de sueurs, permettent à ces jeunes de se sentir en forme en attendant d'aller faire le paon, le fier, sur les plages de la corniche oranaise. Les tee-shirts, où se dessine l'empreinte des muscles proéminents, deviennent, d?ailleurs, en été, un luxe qui fait fureur sur la plage. Oran a été, dans les années 70, la première ville de l'Ouest à accueillir une salle privée pour les amateurs de culturisme, grâce à l'initiative du regretté Mostefai Tahar, un athlète très connu dans la famille du body-building algérien. Il reste à ce jour un modèle pour les férus de cette discipline. Depuis, Oran compte plus de 100 salles privées implantées dans différents quartiers ainsi que dans les communes voisines. Elles offrent le matériel et les conditions nécessaires à ces jeunes pour réaliser leurs rêves de devenir des «mastodontes». M. Mohamed, âgé de 30 ans, agent de sécurité, au corps bien bâti, dira à ce propos : «C'est grâce à ma musculature que j'ai pu décrocher ce poste. Je pratique depuis mon plus jeune âge cette discipline.» «Elle me permet d'être toujours en forme. Au début, c'était juste un moyen de défoulement, avant de devenir une nécessité vitale qui m'a permis de fuir la rue et ses dangers. Aujourd'hui, je me sens très bien. Je partage mon temps entre le travail et le sport. Pour moi c'est formidable», dira-t-il en souriant. A chaque printemps, quand le temps se radoucit, certains jeunes n'ont qu'une seule idée : s'inscrire dans une salle de musculation. Dans ce contexte, un groupe de pêcheurs, de la Calère à Sidi El- Houari, précise : «Notre travail demande beaucoup d'efforts. C'est pour cela que nous nous sommes inscrits pour suivre des séances de musculation.» «Avant on s'adonnait à la course à pied dans la forêt du Murdjadjo, des trots qu'on accompagnait de quelques exercices d'étirements? Les salles de musculation nous offrent tout le matériel nécessaire ainsi que la douche après chaque séance. Même les frais d'inscription (300 DA le mois), sont à notre portée», ajouteront-ils.